Snam sur un marché d’avenir
Batteries. Après le départ du dirigeant de Snam Groupe, à Viviez, dans l’Aveyron, ses actionnaires se veulent rassurants.
Snam Groupe, filiale du groupe belge Floridienne, basé à Viviez dans l’Aveyron, et spécialisé dans le recyclage de batteries, vient d’acter le départ de son dirigeant Éric Nottez, mis en minorité à l’occasion d’un conseil d’administration le lundi 2 mai. Un départ qui ne devrait pas remettre en cause la poursuite des activités du groupe sur le site aveyronnais, selon les actionnaires du groupe qui se sont rendus sur place mercredi. Snam Groupe comprend plusieurs sociétés dont principalement Snam à Viviez et Saint Quentin Fallavier en Isère, dont les principales activités sont la collecte européenne et le recyclage de piles et accumulateurs. Récemment implantée au cœur de Decazeville, en Aveyron, grâce au soutien de l’État dans le cadre du plan de relance national (1 M€) et de l’Ademe (2,5 M€), l’entreprise Phenix Batteries fait aussi partie de Snam Groupe.
Elle vient de réaliser ses premières ventes de modules de seconde vie, en France et à l’étranger. Ces batteries, certifiées et garanties, produites à partir d’éléments de batteries issues de la mobilité électrique, sont principalement destinées au stockage des énergies renouvelables intermittentes (photovoltaïque par exemple). Le nouveau site accueille désormais la production industrielle et la R & D. Le groupe comprend deux autres structures : Vera Chimie Développements (VCD), installée en Isère, un des leaders européens dans la conception et la commercialisation de produits chimiques fabriqués à partir de matériaux recyclés et destinés au traitement de surfaces métalliques et Sopave, située au Crouzet, également en Aveyron, spécialisée dans le stockage de déchets non dangereux.
15M€ D’INVESTISSEMENTS
En 2021, le groupe, qui emploie 175 collaborateurs, a réalisé un chiffre d’affaires global de 31,7 M€, en forte progression par rapport à l’année précédente (+42 %). Ses différentes entités ont toutes vu leur activité progresser. Le groupe a ouvert l’an dernier son capital à de nouveaux investisseurs allemands à hauteur de 10 M€. Au global, ce sont 15 M€ que le groupe prévoit d’investir dans la région. De fait, Snam poursuit le développement de ses capacités et de ses moyens technologiques avec notamment l’amélioration et l’agrandissement des procédés thermiques existants (implantation de nouveaux fours de thermolyse, optimisation de la distillation et réduction de son impact environnemental), le développement de nouveaux procédés de traitement par voie hydrométallurgique, la production de sels de métaux qui seront utilisés dans la fabrication de batteries neuves.
Alors que les batteries des véhicules électriques, dont l’essor est récent, ne partiront au recyclage que d’ici 12 à 15 ans, le groupe mise en attendant sur un autre marché, notamment les batteries qui ont subi des tests de qualification chez les constructeurs, celles qui n’étaient pas conformes à la production dans les usines, les prototypes dans les laboratoires, etc. Ces préséries à recycler représentent, dès aujourd’hui, des quantités importantes, précise le groupe. Un phénomène qui n’ira à l’avenir qu’en s’amplifiant, comme en témoignent, ajoute-t-il, les projets de construction de gigafactories, en France, et dans le reste de l’Europe.