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Aérospatial et défense : le toulousain Sogeclair fait le pari de la fabrication additive

Industrie. Fournisseur de solutions innovantes pour la mobilité et la défense, depuis la conception et la simulation jusqu’à la fin de vie du produit, en passant par la fabrication et la mise en service, le toulousain Sogeclair vient de se doter d’une imprimante 3D métallique. Objectif : accélérer l’incorporation de cette nouvelle technologie dans ses processus de production industrielle.

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Dans l’aéronautique, comme dans le spatial et la défense, la fabrication additive offre de multiples atouts : meilleure productivité, réduction des coûts, optimisation des matières premières, mais aussi une qualité constante, essentielle pour les composants critiques soumis à des environnements extrêmes ainsi que la possibilité de concevoir des structures allégées sans compromis sur la robustesse. (©Sogeclair)

La fabrication additive est en passe de révolutionner l’industrie et notamment l’aéronautique et le spatial, auxquels elle offre des avantages significatifs par rapport aux méthodes de fabrication traditionnelles : une plus grande flexibilité de conception ; des délais de production plus rapides ; et cerise sur le gâteau, un impact environnemental moindre grâce notamment à des économies de matières premières.

Cantonnée à l’origine aux pièces les plus simples, la fabrication additive permet aujourd’hui de fabriquer de nombreux éléments complexes dans le secteur aéronautique et spatial. Le Boeing 777X compte ainsi près de 300 pièces imprimées en 3D. Airbus mise lui aussi largement sur ces technologies nouvelles pour la fabrication de pièces d’avions et d’hélicoptères.

Seul bémol : le coût d’acquisition prohibitif des machines de fabrication additive qui les a longtemps réservées aux grands d’honneur d’ordre. Une baisse régulière des prix a cependant permis à de nouveaux acteurs de se doter de ces outils devenus indispensables.

De la preuve de concept à la réalisation

Fournisseur de solutions innovantes à forte valeur ajoutée, depuis la conception et la simulation jusqu’à la fin de vie du produit, en passant par la fabrication et la mise en service, pour différents secteurs tels que l’aéronautique, le spatial, l’automobile, le ferroviaire et la défense, le toulousain Sogeclair se penche sur le sujet depuis longtemps.

En 2016, en partenariat avec AddUp, fournisseur d’imprimantes 3D basé dans le Puy-de-Dôme filiale du groupe Fives, l’industriel a créé Printsky, une joint-venture dédiée au développement de projets industriels et à la montée en maturité de la fabrication additive métallique pour les secteurs extrêmement critiques que sont l’aéronautique, le spatial et la défense.

Dans le détail, la structure, basée à Toulouse, a pour vocation de fournir à ses clients une plateforme technologique de fabrication additive donnant accès à des services de conception, de certification et de validation, de prototypes et de fabrication de pré-séries pour démontrer la « preuve de concept » et permettre ainsi au client de disposer de toutes les données nécessaires à la production en série. Elle a travaillé pour des clients tels que UTC Aerospace System, Collins Aerospace ou encore le CNES.

Accélérer l’intégration de l’impression 3D

Fort de 1155 salariés dans le monde et d’un chiffre d’affaires de 157 M€ en 2024, Sogeclair va aujourd’hui plus loin avec l’intégration sur son site toulousain d’une machine d’impression 3D métallique FormUp 350 d’AddUp. Objectif ? Accélérer l’incorporation de l’impression 3D métallique dans ses processus de production industrielle.

L’intégration de ce nouvel équipement lui permet en effet de franchir un cap important. « Elle nous donne les moyens d’offrir à nos clients une solution complète, de la conception à la qualification de pièces complexes, y compris pour de la fabrication série. C’est une étape clé vers la concrétisation de notre ambition industrielle », détaille, dans un communiqué daté du 16 septembre 2025, Stéphane Zirilli, vice-président de Sogeclair Equipment Matériaux Innovants. Au sein du groupe, cette dernière est spécialisée dans la conception, l’industrialisation et la production en série de pièces en composite thermoplastique ou par fabrication additive métallique.

Concrètement, cette machine de fusion laser sur lit de poudre (PBF) viendra compléter le banc d’essai d’équipement thermofluidique de l’industriel toulousain. Ce banc permet de simuler les cycles thermiques et les contraintes multi-fluides auxquelles sont soumis les échangeurs thermiques, garantissant ainsi la fiabilité et la performance des pièces produites avec cette technologie complexe.

Une technologie déjà testée dans le cadre du projet ECCAD porté avec succès par Sogeclair et financé par le Conseil pour la recherche aéronautique civile de la DGAC de fabrication par impression 3D d’un échangeur thermique en aluminium. Une pièce complexe dotée de parois très fines (pouvant aller jusqu’à 150 μm) et de canaux à double courbure impossibles à réaliser par des techniques conventionnelles.

Plus globalement, avec l’intégration de cette nouvelle machine, Sogeclair pourra désormais proposer une offre de services globale, allant de la conception de pièces optimisées pour la fabrication additive jusqu’à leur production, leur qualification et leur validation sur son banc d’essai thermofluidique.

Au premier semestre 2025, Sogeclair qui est coté sur Euronext Growth à Paris, a enregistré un chiffre d’affaires de 80,6 M€, en progression de 1,9 % par rapport au premier semestre 2024. Sur la période, le groupe retrouve également un résultat opérationnel positif à 1,5 M€ contre 0,4 M€ un an auparavant.