Succès complet pour le premier nanosatellite Angels
Spatial. Le démonstrateur de la future constellation Kineis voit sa durée de vie prolonger de deux ans et demi.
Deux ans après son lancement, Angels est un succès. Le premier nanosatellite industriel français conçu par Hemeria en collaboration avec le Cnes, a en effet démontré, après deux ans de fonctionnement en orbite, ses nombreux atouts, à savoir la fiabilité, la durée de vie et l’opérabilité. Ce nanosatellite, cinq fois plus performant et dix fois plus petit que ses prédécesseurs, a en effet su parfaitement s’intégrer dans la constellation Argos qu’il vient compléter. Angels est le précurseur de la future constellation Kinéis. Opérateur satellitaire et fournisseur de connectivité globale, Kinéis est une co-entreprise créée en 2018 par le Cnes et CLS, pour opérer le système Argos (système satellitaire de localisation et de collecte de données unique au monde).
En février 2020, la jeune pousse toulousaine a levé 100 M€ pour déployer la première constellation française de mini-satellites dédiée à l’Internet des objets (IoT). La fin de ces deux années passées en orbite marquait pour Angels le terme de l’engagement contractuel initial signé entre les deux partenaires Hemeria et le Cnes. Au vu du succès de cette première expérience, ces derniers viennent d’annoncer la signature d’un accord d’extension de durée de vie de deux années et demie supplémentaires. De quoi ravir Nicolas Multan, directeur général d’Hemeria.
Des méthodes de travail innovantes
« Durant deux ans, notre satellite est passé par une phase de test et déverminage, puis enfin l’intégration officielle dans la constellation Argos existante. La fiabilité, la durée de vie et l’opérabilité dépassent les attendus, et il me semble important de communiquer sur ce succès opérationnel. L’autre nouvelle importante est l’extension de la durée opérationnelle d’Angels de deux ans et demi de plus ! Soit presque cinq ans, ce qui démontre la confiance du Cnes envers notre solution. […] Tout cela est de bon augure pour la constellation Kinéis qui vient de passer sa CDR (Critical Design Review) et dont les satellites seront mis en orbite à partir du premier semestre de 2023 », explique-t-il.
Directrice des systèmes orbitaux au Cnes, Caroline Laurent considère, elle, Angels comme un démonstrateur. « Il est le précurseur d’une série de satellites commerciaux qui répondront aux besoins d’une nouvelle génération de missions spatiales, complémentaires des programmes traditionnels. C’était aussi un pas important et emblématique pour le Cnes dans le monde du Newspace et des nouveaux modes d’intervention avec la mise en place d’une organisation et de méthodes de travail innovantes autour du projet, les équipes du Cnes et d’Hemeria étant réunies sur un même plateau, le cofinancement d’un démonstrateur en orbite et en parallèle du projet de service global par participation au capital de la société Kinéis. »
Même enthousiasme du côté d’Alexandre Tisserant, président de Kinéis pour qui Angels « répond à toutes nos attentes de performance pour l’IoT et permet de préparer au mieux l’arrivée de notre constellation sur de nombreux points : validation technologique à bord (satellite et instrument), déploiement de terminaux miniaturisés et très basse consommation. Le doublement de la durée de vie d’Angels est une excellente nouvelle, tant pour nous que pour nos milliers d’utilisateurs ! » Spécialisé dans le développement et la fabrication de produits à haute criticité pour la défense et le spatial, le toulousain Hemeria (250 collaborateurs, 45 M€ de chiffre d’affaires) qui a réalisé le premier nanosatellite Angels, fournira en 2023 les 25 satellites de la constellation Kinéis dédiée à l’IoT. Kinéis, qui a réalisé 7 M€ de chiffre d’affaires en 2020, a intégré l’an dernier le programme French Tech Next 40.