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Tarn-et-Garonne : la designeuse textile Rafaële Rohn ouvre une boutique et lance des ateliers

Artisanat. Depuis son atelier de Lauzerte dans le Tarn-et-Garonne, Rafaële Rohn dessine, découpe, crée des modèles uniques sur textile ou sur papier. L’artiste vient d’ouvrir une boutique de créateurs à Montcuq-en-Quercy-Blanc dans le Lot : L’atelier du Dragon.

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Démonstration de la linogravure
La créatrice Rafaële Rohn utilise notamment la technique des tampons et de la linogravure (© Marion Colombani).

Selon le registre édité par l’Institut pour les savoir-faire français, il existe plus de 200 métiers artisanaux et plus de 80 spécialités en France, de céramiste à sculpteur en passant par bijoutier, fondeur… Designeuse textile Rafaële Rohn est entrée dans cet univers de passionnés grâce au dessin. Elle s’est spécialisée dans la création de motifs.

Titulaire d’une licence en arts appliqués, Rafaële Rohn a décroché un master création-recherche en couleur et matière à l’Institut supérieur couleur image design (ISCID) de Montauban. Elle s’est lancée dans l’aventure entrepreneuriale en 2013 et a ouvert son atelier deux ans plus tard. « Cette formation m’a permis d’apprendre à créer des collections, à travailler la couleur, c’était très enrichissant », précise la jeune femme.

La créatrice a d’abord eu envie de travailler pour des marques de vêtements pour enfants. Elle a commencé à dessiner pour Des Petits Hauts, Eppendahl Design, Studio Lilesadi…) avant de se tourner vers la décoration d’intérieur. « J’ai voulu élargir mon champ de compétence. Mon style de dessin d’il y a 10 ans était moins à la mode qu’aujourd’hui », reconnaît l’intéressée.

Attirée par la nature et le végétal, Rafaële Rohn revendique dans ses créations un côté très campagne. Elle met en scène son quotidien, la ferme où elle habite ou encore Lauzerte, sa ville natale. C’est ce style qui lui a permis de devenir designer textile pour la marque Carrefour au sein du département Couleurs et Tendances. L’artiste collabore également avec le laboratoire Ducastel, un fabricant de cosmétiques lotois, pour le design de ses emballages. Elle travaille ainsi en marque blanche pour des entreprises pour de la décoration, des packagings, des vêtements ou encore de la carterie.

L’envie de voler de ses propres

Photo des créations de Rafaële Rohn
Les créations de Rafaële Rohn s’inspirent de la nature, du végétal (© Marion Colombani).

« Dans mon premier métier, je travaillais dans le digital, avec des écrans. J’ai eu envie de créer en utilisant mes mains », explique Rafaële Rohn qui conçoit également ses propres collections. Elle utilise notamment la technique des tampons et de la linogravure. « C’est un procédé d’impression très simple. Le dessin appliqué sur une plaque sera ensuite placé sur un tissu, un papier... J’aime le côté structuré du tampon et la spontanéité de l’application », poursuit-elle.

Rafaële Rohn choisit ses matières avec soin : du lin français et un rembourrage en laine produit par l’association d’éleveurs La Caussenarde. Et la créatrice d’ajouter :

Je privilégie les matériaux made in Occitanie par conviction personnelle. Mais c’est aussi un argument de vente. Les clients sont de plus en plus friands de produits locaux. »

L’atelier du dragon, une nouvelle vitrine

C’est à Montcuq-en-Quercy-Blanc, dans le Lot, que depuis novembre dernier, Rafaële Rohn a ouvert une boutique, l’atelier du Dragon. Une vitrine pour ses réalisation, mais aussi celles d’autres créateurs et producteurs locaux. Parmi lesquels la céramiste Noémie Saudel, Sophie Spoljaric, fondatrice de Diapoésie, spécialisée dans les bijoux en argent ou encore la Ferme de la Félicita à Saint-Amans-de-Pellagal. » Le nouveau lieu permet aux artistes et artisans de se constituer un solide réseau et d’offrir davantage de diversité aux clients.

Rafaële Rohn vend ses produits en direct via l’atelier du Dragon et sa boutique en ligne. En parallèle, elle a lancé des ateliers de reprisage pour apprendre à réparer ses vêtements en les relookant. En septembre prochain, elle mettra en place un atelier dédié à la linogravure : trois heures pour créer un motif, l’imprimer et repartir avec son œuvre. L’engouement pour le DIY (do it yourself) n’a pas fini d’inspirer les entreprises…