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TSE acquiert son autonomie

Formation. L’école d’économie de Toulouse vient de se voir accorder le statut de « grand établissement ».

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Lydie Lecarpentier

Aujourd’hui, composante de l’université Toulouse 1 Capitole, Toulouse School of Economics (TSE), sera bientôt dotée de sa propre personnalité morale et juridique. Prenant acte de « la volonté de la communauté de TSE de s’inscrire plus rapidement et fortement encore dans une dynamique de rayonnement et d’attractivité internationale », le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation vient en effet de décider d’accorder à la prestigieuse école toulousaine le statut de « grand établissement ». Cette disposition, prévue à l’article 717-1 du code de l’éducation, permet à des établissements publics d’enseignement supérieur de disposer d’un cadre juridique adapté, plus flexible, pour répondre à des enjeux spécifiques. Selon la direction de TSE, cette transformation est « la suite logique de la dynamique engagée il y a 40 ans sur le site toulousain ».

« Faire émerger à Toulouse un centre de recherche et d’enseignement de niveau mondial en sciences humaines et sociales quantitatives »

Lauréate de très nombreux appels à projets nationaux (RTRA et FCS en 2006, Labex en 2011 et 2012, Idefi en 2011, EUR en 2017) et internationaux (un des principaux pourvoyeurs de bourses ERC au niveau national, Prix Nobel, classements internationaux, nombreux prix prestigieux en sciences économiques, etc.), l’école d’économie dispose encore « d’un fort potentiel de développement en recherche et en enseignement supérieur. Ce développement ne sera cependant rendu possible que par sa transformation en grand établissement. » L’adoption de ce nouveau statut va en effet permettre à TSE de développer « une stratégie budgétaire » et de disposer de « ressources humaines propre » qui lui feront gagner « en réactivité et souplesse ».

Un nouvel atout pour Toulouse

Qui plus est, il va permettre de « faire émerger à Toulouse un centre de recherche et d’enseignement de niveau mondial en sciences humaines et sociales quantitatives », regroupant économistes, sociologues, spécialistes des politiques publiques, historiens, biologistes, etc., « ce que les périmètres disciplinaires des universités classiques ne permettent pas. » La direction de TSE se veut toutefois rassurante : cette recherche d’une plus grande visibilité et attractivité de TSE ne remet pour autant pas en cause notamment « sa volonté de participer à la politique du site toulousain », en pleine reconstruction autour du projet Tiris dans le cadre de l’appel à projet Excellences du PIA 4, et de la transformation de l’université fédérale de Toulouse en communauté d’universités et établissements (Comue) expérimentale.

Dans l’une comme dans l’autre, « TSE est prêt à jouer pleinement son rôle. Les premiers échanges entre la direction de TSE et les présidents de l’UFT et de l’université Toulouse 1 Capitole (UT1C) montrent au demeurant une volonté partagée d’articuler ce nouvel établissement avec les ambitions légitimes de l’UFT et d’UT1C ». TSE et cette dernière ont du reste « vocation à maintenir leurs étroites relations », en matière de doubles diplômes, de programmes de recherche, de relations internationales et de partage de ressources. Pour la direction de TSE, la création de ce grand établissement doit « être perçue par UT1C et la communauté universitaire toulousaine comme un nouvel atout pour placer définitivement Toulouse sur la carte nationale et internationale des sites labellisés français ».