Un nouveau souffle pour les Conserves d’Autrefois dans le Tarn-et-Garonne
Agroalimentaire. Les Cochonnailles du Haut-Bois (CHB) ont racheté les Conserves d’Autrefois au Caylus, l’année dernière. L’entreprise était sur le point de mettre la clé sous la porte. L’activité liée à la transformation des canards a été gardée et développée, permettant à la conserverie de monter en gamme. Neuf emplois ont été sauvés, d’autres seront créés…
« Nous sommes producteurs et éleveurs de cochons, installés dans le Limousin et en Bretagne », explique Laurent Guglielmi, le dirigeant des Cochonnailles du Haut-Bois (CHB), une entreprise créée en 1986, basée dans le Perche, en Eure-et-Loir, dont il a pris les commandes en 2005. Le groupe emploie 120 salariés dans neuf structures dont une au Caylus en Tarn-et-Garonne.
« Nous avons développé une activité de conserves il y a quatre ans et nous cherchions un site spécialisé pour étendre la gamme. » Le hasard fait bien les choses : par un banquier proche de CHB, Laurent Guglielmi apprend qu’une petite conserverie du Tarn-et-Garonne ferme ses portes, sans aucune autre issue.
« Nous n’avons pas hésité : nous avons visité l’entreprise le vendredi et le lundi, on signait le compromis. On a acheté en une semaine. S’implanter sur un terroir comme le Quercy était une chance pour nous. On fuit les zones industrielles. »
Les lettres de licenciement venaient d’être envoyées aux neuf salariés. Tous les emplois ont été sauvés. L’entreprise fait travailler aujourd’hui 12 personnes.
Faire le choix d’investissements responsables
Le groupe est entré depuis plusieurs années dans une démarche écoresponsable : fioul remplacé par du biogaz, nouvelles lignes de production, bancs de cuisson moins énergivores, conditionnements avec des emballages recyclés, étiquettes décollables, station de traitement de l’eau avec recyclage des eaux chaudes… CHB a investi 1,3 M€. « C’est un pari osé, explique Laurent Guglielmi, mais on a confiance en notre gamme de produits premium et bio. » Alors que l’entreprise du Caylus a été rachetée entre deux confinements, l’activité redémarre sur de nouvelles bases grâce au plan de relance du gouvernement. « Nous sommes dans le prévisionnel, ajoute Laurent Guglielmi. L’objectif est d’atteindre 2 M€ de chiffre d’affaires cette année. Nous sommes partis de presque rien, 100 K€ de CA. Et nous visons 6 M€ en 2024. » La conserverie devrait embaucher de nouveaux collaborateurs pour atteindre
20 salariés.
Des circuits de distribution performants
CHB est une grosse machine : elle élève 15 000 porcs bio chaque année et 22 000 porcs premium. « Le porc, c’est 90 % de notre activité, 10 % pour le canard », précise Laurent Guglielmi. Les produits bio sont commercialisés sous la marque Marzan dans les boutiques spécialisées. En grande distribution, les terrines sont vendues sous la marque Cochonnailles du Haut-Bois. En vente directe, CHB a fait le choix de vendre directement sa viande de porc dans les boucheries haut de gamme à Paris. « Tous nos produits sont préparés sans colorants, sans exhausteurs de goût, les fumages se font au bois de hêtre, le bio, c’est 80 % de notre croissance, ajoute Laurent Guglielmi. Nous ne sommes pas dans une logique de marché, nous agissons par conviction. Nous avons voulu gérer l’ensemble de la filière et tout maîtriser, de l’élevage à la transformation. Seul l’abattage est confié à un prestataire extérieur. » Laurent Guglielmi n’est pas inquiet face à la montée en puissance de la tendance vegane. « Les consommateurs sont devenus flexitariens, ils préfèrent manger moins de viande et de meilleure qualité, Nous défendons cette démarche depuis toujours. » Au Caylus, la gamme Sud-Ouest va être retravaillée, en s’appuyant sur le savoir-faire de chefs reconnus. L’entreprise prévoit en outre de développer de nouvelles recettes mixant le foie gras et le canard.