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L’Occitanie se dote d’une école dédiée à 100 % aux métiers du rail

Formation. Une École du Ferroviaire et des Mobilités d’Occitanie (EFMO) va ouvrir ses portes dès septembre 2025. Déployée sur plusieurs sites, elle vise à former 800 apprentis et professionnels d’ici 2030 pour pallier la pénurie de main-d’œuvre dans un secteur en pleine croissance. En relation direct avec les entreprises, les collectivités et les organismes de formation, l’EFMO accompagnera l’extension du réseau ferroviaire occitan.

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De gauche à droite, Dominique Crayssac, Michel Laclautre, Jean-François Rezeau, Jean-François Fortin, Jean-Luc Gibelin, Augustin Burgarella, Elisabeth Viola,Nicolas Madiot, Annie Brinet, lors de l’znnonce de la création de l’école du ferroviaire et des mobilités d’Occitanie, le 16 décembre dernier. (© Purple Campus)

L’Occitanie mise sur le ferroviaire. Le 9 février 2024, les premiers travaux de la nouvelle ligne à grande vitesse reliant Bordeaux à Paris, dans le cadre du Grand Projet Sud-Ouest (GPSO), ont commencé. En marge, une autre ligne reliant Montpellier et Perpignan, baptisée LNMP, devrait voir sa construction débuter avant 2029. Pour accompagner cette stratégie de développement de la mobilité ferroviaire, la Région Occitanie, l’État, la région académique, la CCI Occitanie ainsi que le Purple Campus Occitanie, pour ne citer qu’eux, ont annoncé dans un communiqué daté du 16 décembre dernier la création de l’École du Ferroviaire et des Mobilités d’Occitanie (EFMO).

S’il existe déjà quelques établissements qui dispensent des formations dédiées aux métiers du rail comme le lycée professionnel Clément Ader à Samatan, dans le Gers, cette nouvelle école a pour but de «  fédérer mais aussi de créer de nouvelles formations autour de ce secteur  », comme le précise Michel Laclautre, directeur du projet EFMO. Toujours selon l’intéressé, le fait que le futur établissement dispose de plusieurs sites à Nîmes, Béziers, Toulouse, Albi et Tarbes va permettre «  d’aller chercher les jeunes et les personnes en situation de réinsertion directement dans les territoires.  »

Pour pallier le manque de main-d’œuvre

Certains de ces sites devront être construits et d’autres seront intégrés dans des établissements déjà existants. Cette démarche multisite est indispensable pour séduire les futurs apprentis dans un secteur qui peine à recruter. Le projet EFMO sera « dirigé par les organismes de formation et de recherche pour assurer l’aspect pédagogique, les collectivités et les institutions pour aider son développement, mais également par les entreprises pour aligner les formations sur les besoins réels du marché », précise la direction.

Il s’agira de former des apprentis, mais aussi des salariés, des demandeurs d’emploi ou encore des personnes en reconversion pour répondre aux besoins de main-d’œuvre récurrent des entreprises du secteur. Cela passe par la valorisation des métiers techniques, qui souffrent à tort d’une mauvaise image, mais qui pourtant sont essentiels. «   Aujourd’hui, il y a des besoins de recrutement dans la conduite de locomotives, dans la maintenance des trains et des réseaux ou encore dans le montage de la signalisation », détaille le directeur du projet avant d’ajouter : « Les domaines sont multiples. L’EFMO a aussi pour vocation de faire connaître ces métiers de l’ombre que les jeunes ne connaissent pas forcément . »

800 apprentis formés d’ici 2030

Lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt « Compétences et Métiers d’Avenir » du Plan France 2030, l’EFMO bénéficie d’un co-financement initial de 550 000 €. Cette subvention permettra l’acquisition d’équipements techniques dernier cri (simulateurs de conduite, outils de réalité virtuelle, dispositifs en situation de travail, etc.) et la finalisation d’une étude approfondie des besoins du secteur. Dans les cartons depuis trois ans, plusieurs investissements ont d’ores et déjà été réalisés. Ils se chiffrent pour l’heure à près de 300 000 €. 

«  D’ici à 2030, nous espérons pouvoir accueillir et former près de 800 apprentis et professionnels en collaboration avec les entreprises et en fédérant les écoles qui forment aux métiers du ferroviaire   », ajoute Michel Laclautre qui annonce l’ouverture de l’école à la rentrée 2025.