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URSCOP Occitanie Pyrénées : les sociétés coopératives résistent à la crise

Transmission d’entreprise. En 2023, en dépit du fort ralentissement économique, les 4 495 Scop et Scic françaises ont généré près de 9,4 Mds€ de chiffre d’affaires. Au niveau régional aussi le bilan est positif. L’Union Régionale des Scop Occitanie Pyrénées a accompagné la reprise par leurs salariés d’une quinzaine de sociétés coopératives pour un total de 367 emplois créés.

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Photo de l'équipe Au Boulot
Parmi la quinzaine d’entreprises créées en 2023 et accompagnées par l’Union régionale des SCOP Occitanie Pyrénées on retrouve la Scop Au Boulot, un réseau d’agences de travail temporaire présent en Occitanie et Nouvelle Aquitaine. (©Au Boulot)

Malgré un cadre législatif modernisé depuis 2017, la transmission d’entreprise reste encore difficile et onéreuse en France. Une réalité qui vient se heurter à une autre, celle du vieillissement des chefs d’entreprise. Selon les chiffres communiqués par la Direction générale des entreprises (DGE) du ministère de l’Économie et repris dans un rapport d’information publié en 2022 par des sénateurs, « 25% des dirigeants ont plus de 60 ans et 11% ont plus de 66 ans ».

Dans ce contexte, « l’estimation du nombre d’entreprises à céder dans les 10 prochaines années varie selon les sources de 250 000 à 700 000 ». Une période délicate s’ouvre donc pour l’économie française, puisque, faute de repreneurs, le risque sous-jacent est notamment celui de la dévitalisation de certains territoires, touchés par des fermetures, des délocalisations et donc des pertes d’emplois directs ou indirects.

Encore minoritaire dans le pays, la reprise d’une entreprise par un ou plusieurs de ses salariés sous forme de sociétés coopératives et participatives (Scop) ou de sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic) apparaît pourtant aujourd’hui comme une solution pérenne. « Tout en assurant la pérennité de l’activité, en transmettant à des personnes qui connaissent bien l’entreprise, le dirigeant sur le départ gagne du temps dans la préparation de sa cession sans avoir à se préoccuper de rechercher un repreneur extérieur », expliquait ainsi il y a quelques années à nos confrères de Beaboss.fr, Patrick Lenancker, alors président de la Confédération générale des Scop.

464 M€ de chiffre d’affaires générés en 2023

Parmi les acteurs qui travaillent au quotidien pour développer le poids des Scop et des Scic dans le tissu économique local, on retrouve en première ligne l’Union Régionale des Scop Occitanie Pyrénées, communément appelée l’Urscop Occitanie Pyrénées (Ariège, Aveyron, Gers, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Lot, Tarn et Tarn-et-Garonne). Ses missions ? Accompagner les porteurs de projets dans cette transmission, étudier la faisabilité du projet, aider au montage financier...

Dans un communiqué daté du 4 mars 2024, la structure dresse le bilan de son année 2023. Ainsi, malgré une conjoncture nettement défavorable marquée par un ralentissement de la croissance de l’emploi et une poussée inflationniste, le bilan des créations est positif avec 14 nouvelles sociétés coopératives et 367 emplois créés. Désormais l’association interprofessionnelle fédère 349 sociétés coopératives adhérentes. Celles-ci emploient 4 625 salariés et ont généré près de 464 M€ de chiffre d’affaires.

L’année 2023 a notamment été marquée par l’essor d’une typologie de création d’entreprises coopératives : la transmission d’entreprises saines. Elles ont en effet représenté 50 % des créations de coopératives et 272 salariés, soit 79 % des effectifs créés. Un chiffre en hausse de 84 % par rapport à 2022. Les principaux secteurs concernés par cette tendance sont les services, le commerce et l’industrie.

À noter que 60 % des effectifs créés proviennent d’une seule et même transmission d’entreprise en Scop : Au Boulot, avec 220 emplois. Cette agence d’intérim et d’emploi a été fondée en 2016 à Toulouse par Bernard Petit, qui, après plusieurs propositions de rachat, a décidé de laisser son entreprise aux mains de ses salariés. À la tête de ce réseau de sept agences en Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, deux femmes : Sabine Roosli, présidente et Stéphanie Rombaut, directrice générale.

Prioriser l’humain plutôt que les profits

Autre indicateur positif : le taux de pérennité à cinq ans continue d’augmenter, il est de 79 % en 2023, contre 61 % pour l’ensemble des entreprises françaises (source Insee). Ce taux est en augmentation de trois points par rapport à 2022. Dans son bilan 2023, l’Union Régionale annonce par ailleurs avoir réalisé de nombreuses actions de sensibilisation auprès de ses partenaires et avoir renforcé sa présence sur les événements dédiés à la création-transmission-reprise d’entreprise.

« Le développement étant également une question technique, la formation des prescripteurs, prend une place de plus en plus grande, dans nos actions quotidiennes », précise l’association qui veut remettre l’humain au centre des préoccupations des entreprises comme le confirme son président Rémi Roux, également co-fondateur d’Ethiquable, l’une des références en France du commerce équitable :

« Pour nos enfants, petits-enfants, et les générations qui suivront derrière. Nous devons transformer notre économie, pour la transition écologique et sociale nécessaire. Que notre société devienne de plus en plus centrée sur l’humain, et non seulement sur le profit. Alors que faire ? Convaincre les dirigeantes et dirigeants d’entreprise qui vont prendre leur retraite de transmettre à leur salariées et salariés, au lieu de vendre à un concurrent ou à un fonds d’investissement. Ce sera aussi le gage de la pérennité de leur entreprise. Ce n’est pas une bonne idée ça ? En tout cas, ça s’étudie. »