Vision par ordinateur : le toulousain Picsellia prépare un nouveau tour de table de 5 à 10 M€ pour créer son pôle de recherche
Innovation. Plateforme française dédiée aux modèles d’apprentissage automatique (MLOps) dans le domaine de la vision par ordinateur, la start-up Picsellia annonce un plan de recrutements visant à doubler ses effectifs, avant une levée de fonds prévue fin 2024.
Utilisée dans de très nombreux secteurs (énergie, services publics, fabrication, automobile, etc.), la vision par ordinateur est un domaine de l’intelligence artificielle (IA) qui permet aux ordinateurs d’extraire des informations à partir d’images et de vidéos et de prendre des mesures ou de faire des recommandations sur la base de ces informations. Un marché en pleine croissance qui pourrait atteindre plus de 41 Mds$ en 2030, selon DHL.
Faire de la vision par ordinateur, une priorité stratégique
Alors que cette technologie n’en est qu’à ses prémices en France, la start-up Picsellia entend jouer un rôle majeur dans son déploiement. Fondée en 2020 par Thibaut Lucas et Pierre-Nicolas Tiffreau, la jeune pousse installée en plein centre-ville de Toulouse est une spécialiste des modèles d’apprentissage automatique (MLOps). Elle développe des outils permettant aux entreprises et aux développeurs de créer et d’améliorer leurs modèles d’IA pour l’image et la vidéo.
« Nous croyons fermement que la vision par ordinateur sera bientôt omniprésente dans l’industrie, affirme Thibaut Lucas, son PDG, dans un communiqué daté du 15 juillet 2024. Cependant, le besoin en vision par ordinateur est bien plus important que le vivier de talents en IA. La seule façon d’en faire plus avec des ressources limitées est d’optimiser la façon de travailler ». C’est ce défi que le dirigeant de Picsellia entend relever via le développement d’outils innovants. Et d’ajouter :
Notre mission est de donner aux ingénieurs en vision par ordinateur les outils nécessaires pour en faire plus, avec la même équipe. »
Une deuxième levée de fonds
Depuis son lancement commercial en 2022, et après deux années de R&D, la PME qui emploie 14 salariés, a déjà accompagné plusieurs entreprises dans différents secteurs tels que la smart city, l’énergie, l’agriculture, la défense ou encore l’environnement pour par exemple le tri des déchets. Elle compte parmi ses clients Fortil, RTE, OVH ou encore PellencST.
Forte de ces premiers succès, la start-up veut aller plus loin. Ses fondateurs planchent désormais sur l’établissement d’un « standard de développement » national pour accélérer le déploiement de la technologie. Ils ont également l’ambition de créer « le premier pôle de recherche en IA et vision par ordinateur en France ».
Pour ce faire, la jeune pousse, qui a levé 2 M€ en 2022, prépare un nouveau tour de table. Objectif : collecter de 5 à 10 M€ d’ici fin 2024. Ces fonds devraient lui permettre d’accompagner sa croissance, notamment à l’international, mais également d’étoffer ses effectifs. Picsellia recrute en effet une quinzaine de personnes sur ses sites de Toulouse et Paris à la fois sur les fonctions techniques, commerciales et supports. L’entreprise embauche également pour son pôle de recherche des chercheurs en IA et des datas scientists.
« L’essor de l’AI générative ouvre de nouvelles pistes de recherche dans l’amélioration des procédés de création d’IA pour l’analyse d’images », conclut Thibaut Lucas qui ambitionne de faire de Picsellia un acteur majeur des applications industrielles dans ce domaine. La pépite vise les 2 M€ de chiffre d’affaires à l’horizon 2025.