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Vitesco Technologies sur la voie de l’indépendance

Automobile. L’équipementier, aujourd’hui filiale du groupe Continental, se prépare à investir un nouveau siège social à Toulouse.

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Avenue du général de Croutte à Toulouse, un nouveau bâtiment est sorti de terre. Dessiné par le cabinet Taillandier Architectes Associes, et porté par Midi 2i, la foncière de la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées, et Bouygues Immobilier, le bâtiment de 9 200 m2 accueillera, dans un an, le siège social de Vitesco Technologies France, aujourd’hui filiale du groupe allemand Continental. 

Célébration de la fin du gros œuvre le 6 juillet dernier. DR

La construction s’insère dans un projet plus vaste, le Campus Neofis, porté par les mêmes partenaires Midi 2i et Bouygues Immobilier, et qui vise à valoriser l’ancien site de l’école de génie chimique de l’INPT, dévastée par l’explosion d’AZF il y a 20 ans. Le campus Neofis comprend trois bâtiments et un parking silo, soit 20 000 m2 de surfaces au total.
Le 6 juillet, Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole, et Dominique Fau­re, première vice-présidente, ont, aux côtés des différentes parties prenantes, célébré la fin du gros œuvre, faute d’avoir pu, en raison de la pandémie de Covid-19, procéder il y a quel­ques mois à la pose de la première pierre de ce projet d’ampleur.

« La vitesse du changement est incompatible avec la vitesse d’évolution d’un grand groupe, détaille Stéphane Fregosi, de telle sorte que Continental a décidé de nous donner notre indépendance afin que nous puissions prendre les décisions qui s’imposent en termes de portefeuille produits, d’investissement ou de création de site et que nous soyons au plus près des besoins du marché et de nos clients. »

Plus de 600 salariés de Vites­co Technologies France, pour l’essentiel ses équipes de R & D, devraient à terme prendre place dans ce nouveau bâtiment, dénommé e-Nov, dont la livraison est attendue pour le deuxième trimestre 2022. D’ici là, l’entreprise qui compte deux autres sites en Occitanie, à savoir les unités de production de Foix et Boussens, aura changé de statut. Un processus de scission a en effet été amor­cé, explique son président Stéphane Fregosi, qui doit con­duire à la création d’une société indépendante avec, en septembre, une première cotation en bourse. Un processus que le dirigeant justifie par l’évolution très rapide du marché automobile sur le plan de la mobilité électrique. « La vitesse du changement est incompatible avec la vitesse d’évolution d’un grand groupe, détaille Stéphane Fregosi, de telle sorte que Continental a décidé de nous donner notre indépendance afin que nous puissions prendre les décisions qui s’imposent en termes de portefeuille produits, d’investissement ou de création de site et que nous soyons au plus près des besoins du marché et de nos clients. » Des clients parmi lesquels on retrouve Renault-Nissan-Mitsubishi et Stellantis, issu de la fusion entre le groupe PSA et de Fiat Chrysler Automobiles, Ford et des constructeurs japonais. Fort de 40 000 collaborateurs dans le monde, Vitesco Technologies compte 2 000 salariés dans l’Hexagone. La Ville rose accueille ainsi le deuxième site du groupe sur le plan de la R & D, en nombre d’ingénieurs. Hors de l’Occitanie, l’équipementier possède deux autres sites en France : un bureau de vente à Paris et une usine à Faulquemont dans l’Est de la France qui fabrique des systèmes d’injection essence et diesel, et qui devrait être prochainement cédée.

«  La prise de conscience écologique induite par la crise de la Covid-19 a mis un coup d’accélérateur sur politiques menées par les collectivités et l’Europe s’agissant de la réglementation des émissions de CO2, confirme le président de Vitesco Technologies France. Cela se traduit par un besoin très important de véhicules électriques pour parvenir à atteindre ces objectifs. On a donc vu les constructeurs et nous-mêmes, réduire toutes leurs activités liées au moteur à combustion interne. »

Regrouper R&D et moyens d’essai au même endroit

Depuis 2019 en effet, Vitesco Technologies France, qui em­ploie 600 personnes au total sur ses sites de Foix et Boussens et un millier de personnes à Toulouse, a en effet pris en 2019, la décision de se recentrer sur l’électrification. « Nous développons tous les produits qui permettent la propulsion du véhicule automobile : machines électriques, onduleurs, convertisseurs de tension, chargeurs, modules de batteries, capteurs, actionneurs, pompes, calculateurs », détaille ainsi Stéphane Fregosi. Un changement de cap que la pandémie n’a fait que conforter. «  La prise de conscience écologique induite par la crise de la Covid-19 a mis un coup d’accélérateur sur politiques menées par les collectivités et l’Europe s’agissant de la réglementation des émissions de CO2, confirme le président de Vitesco Technologies France. Cela se traduit par un besoin très important de véhicules électriques pour parvenir à atteindre ces objectifs. On a donc vu les constructeurs et nous-mêmes, réduire toutes leurs activités liées au moteur à combustion interne. Nous focalisons désormais notre développement et nos investissements sur les produits qui vont servir au véhicule électrique.  » Le groupe, qui a annoncé en 2019 l’arrêt progressif de son activité liée aux systèmes d’injection essence et diesel, se contente pour l’heure d’honorer ses contrats, stoppant toute nouvelle prise de commandes.
Une réorientation stratégique profonde qui « a surtout affecté les équipes R & D, note Stéphane Fregosi. Nous sommes d’ailleurs en train de les former, de les faire monter en compétence afin qu’elles soient à même de travailler sur ce type de produits. » Des recrutements sont également en cours. « Nous allons em­bau­cher une centaine de personnes », ajoute le président de Vitesco Technologies France, lequel a, du reste, d’autres projets pour Toulouse. « Outre ce nouveau bâtiment, nous allons également construire un nouveau laboratoire, notre centre d’essai se situant aujourd’hui dans les locaux de Continental, précise-t-il. Bref, nous avons un gros programme immobilier qui se mettra en place un peu plus tard. L’idée étant de regrouper nos salariés et nos différents moyens d’essai au même endroit. »