Le Conseil européen réaffirme son soutien à l’Ukraine
Ukraine. Le 6 mars 2025, le Conseil européen se réunissait pour redire la position de l’Union envers l’Ukraine. Des conclusions en amont de la proposition de cessez-le-feu formulée entre l’Ukraine et les États-Unis à Djeddah, en Arabie Saoudite, le 11 mars dernier.

Le 6 mars dernier, dans un contexte tendu de menace de suspension de l’aide américaine à l’Ukraine - menace levée le 11 mars à l’issue des discussions entre les négociateurs américains et ukrainiens à Djeddah, en Arabie Saoudite - le Conseil européen se réunissait lors d’une Assemblée générale extraordinaire pour parler d’une seule voix face à la situation dans le pays qui entamait, le 24 février dernier, sa troisième année de guerre depuis l’attaque russe sur Kiev.
Parmi les conclusions adoptées par 26 chefs d’État (sur 27), il est clairement exprimé que « L’Union européenne continuera d’apporter à l’Ukraine un soutien financier régulier et prévisible. En 2025, elle fournira à l’Ukraine 30,6 Mds €, les décaissements au titre de la facilité pour l’Ukraine devant atteindre 12,5 Mds € et 18,1 Mds € au titre de l’initiative ERA du G7 devant être remboursés par les profits exceptionnels provenant des avoirs russes immobilisés ».
Le Conseil européen appelle la Commission à prendre rapidement « toutes les mesures nécessaires pour concentrer en début de période les financements au titre des instruments susmentionnés. En outre, il demande instamment à la Commission et aux États membres d’exploiter toutes les options offertes par la facilité pour l’Ukraine afin d’accroître le soutien financier à l’Ukraine. »
Le président du conseil européen, Antonia Costa, a procédé à une déclaration à l’issue de la réunion, dans laquelle il réaffirme la position de l’Union européenne vis-à-vis de la nécessité d’investir pour une défense européenne.
« Nous avons décidé d’investir dans des domaines d’action prioritaires déjà définis par l’Agence européenne de défense, compte tenu des enseignements tirés de la guerre en Ukraine, et en parfaite cohérence avec l’OTAN : la défense aérienne et antimissile, les systèmes d’artillerie, les missiles et les munitions, les drones et les systèmes antidrones, les moyens stratégiques, la mobilité militaire, l’intelligence artificielle, le domaine cyber et la guerre électronique. Nous avons décidé de mobiliser des fonds publics et privés supplémentaires pour notre défense. Nous allons créer un nouvel instrument européen, à hauteur de 150 Mds €, pour aider les États membres à renforcer les capacités de défense dont ils ont besoin de toute urgence. En outre, les dirigeants ont clairement exprimé aujourd’hui notre besoin de flexibilité dans le cadre du pacte de stabilité et de croissance. En effet, les États membres investiront beaucoup plus dans la défense et nos règles budgétaires communes doivent leur permettre de le faire, de manière soutenue et durable. La flexibilité dans l’affectation à la défense des fonds européens existants sera également importante, pour les États membres qui choisiront de suivre cette voie. Par ailleurs, l’initiative de la Banque européenne d’investissement visant à élargir son mandat, afin d’accorder davantage de prêts au secteur de la défense, améliorera l’accès au financement privé et aura un effet positif sur les banques privées. »