Hommes et chiffres

Au détour des trésors régionaux

Tourisme. Maxime Lagreze et Grégory Muratorio ont fondé Henri Trip, une plateforme gratuite dédiée au voyage en France.

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Maxime Lagreze et Grégory Muratorio, fondateurs de la plateforme Henri Trip DR

Pourquoi voyager au bout du monde, alors que des merveilles attendent d’être exposées au grand jour aux quatre coins de l’Hexagone ? Découverte de lieux insolites, méconnus, et planification d’un séjour à partir d’un roadbook, c’est en partie ce que propose la plateforme Henri Trip, conçue à Toulouse, et qui se veut un véritable compagnon de voyage. Présente sur la toile depuis novembre, Henri Trip référence plus de 120 000 sites touristiques. À son initiative, deux amis baroudeurs qui aiment dénicher les pépites du patrimoine français, tous deux déjà entrepreneurs : Maxime Lagreze, ancien ingénieur dans l’aéronautique, qui a développé, pendant le premier confinement, une société qui simplifie la collecte de documents et Grégory Muratorio, issu du milieu du droit, qui a créé une application de fidélité liée au paiement électronique aujourd’hui revendue, conseiller municipal et engagé auprès des PME.

« Il existe beaucoup de sites touristiques disparus de la surface d’internet que nous souhaitons revaloriser. Au-delà d’être un planificateur de voyages gratuit pour les utilisateurs, nous offrons aux opérateurs touristiques des services, du simple référencement jusqu’à la digitalisation complète de leur activité. Nous sommes également agrégateur de solutions de billetterie et d’audioguides. De plus, nous avons fait le choix d’une plateforme plutôt qu’une application afin de permettre aux utilisateurs de consommer facilement la donnée », explique Grégory Muratorio.

Des sites à mettre en lumière

Tandis qu’une partie des informations est collectée sur la plateforme nationale de collecte des données d’informations touristiques, Data Tourisme, les entrepreneurs ne ménagent pas leurs efforts sur le terrain pour mailler le territoire et trouver des sites à mettre en lumière. « En Occitanie, même si notre offre est assez complète, nous aimerions glaner plus de sites à Toulouse, sur le littoral méditerranéen, et autour de Carcassonne, qui est une zone très intéressante. Sur le reste de la France, nous aimerions nous implanter davantage en Bretagne, en Normandie, en Ile-de-France et en Paca, et avoir plus de contact avec les offices de tourisme ».

Après un investissement en fonds propres, le duo, a bénéficié d’un coup de pousse de Bpifrance de 30000 € dédié au développement de la solution, et d’une aide régionale à hauteur de 20000€, assortie d’une accélération au sein de l’Open Tourisme Lab afin de faire connaître la plateforme au niveau des territoires. « L’accélérateur nous a facilité la mise en relation avec les acteurs touristiques qui ne sont pas encore confiants dans la reprise, et sont ainsi moins enclins à adopter nos services », souligne le dirigeant. La pépite toulousaine compte pour l’heure, plus de 500 inscriptions et 20000 vues. Parmi les axes de développement, en vue de la Coupe du monde de rugby de 2023 et des JO de 2024, figurent l’ajout de fonctionnalités (multilingue, tchat), la mise en place d’audioguides gratuits, etc.

« Nous souhaitons également apporter de nouveaux services comme un lien entre les hébergements et les sites touristiques à travers un canal digital simplifié et renforcer la qualité des données », ajoute-t-il. Si au début de l’aventure, les entrepreneurs ont fait appel à une société externe pour développer les prémisses de la plateforme, ils ont à coeur d’intégrer les ressources en interne. Forte de 10 collaborateurs, la pépite envisage d’étoffer son équipe de cinq collaborateurs d’ici 2023 et d’atteindre 2 M€ de CA.