Hommes et chiffres

Affichage lumineux nouvelle génération

Innovation. À travers son projet MD electronics, Michel Delmas entend proposer sur le marché une alternative aux technologies d’affichage actuelles énergivores. 

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Photo de Michel Delmas
Michel Delmas (Crédit : DR)

L’affichage lumineux urbain fait sans conteste partie de notre quotidien, véritable support de communication pour les entreprises ou les collectivités, mais souvent très énergivore. Dans ce sens, l’agence nationale de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) relevait en 2020 que les 1 400 écrans publicitaires dans les métros et gares à Paris consommaient autant d’électricité en un an que 21 écoles de 10 classes.

Ainsi, dans le cadre du plan de sobriété énergétique, les gares, stations de métro et aéroports ont signé en mars une charte d’engagement afin que les écrans numériques et rétroéclairés puissent être éteints ou mis en veille pendant les horaires de fermeture au public, d’ici le 1er janvier 2024.  C’est pour répondre à cette problématique que le projet de Michel Delmas entend faire la différence. En effet, le quinqua a créé l’entreprise MD Electronics en 2022 basée à Combret, qui développe des systèmes d’affichage de grande dimension à faible consommation d’énergie, fabriqués principalement avec des matériaux biosourcés et ou recyclés.

« Mon idée est de développer le concept d’écran réflectif.  Jusqu’à maintenant, les systèmes d’information ou de communication visuels utilisés émettent beaucoup de la lumière pour être visibles.  L’objectif est a contrario de baser la technologie sur l’utilisation de la lumière ambiante et, de fait, de réduire la consommation d’énergie à partir du moment où l’image affichée est fixe. Afin d’optimiser le système, l’idée est de venir modifier uniquement le message à changer », explique le fondateur.

Ce dernier a cumulé 25 ans d’expérience dans le domaine des affichages. Il a notamment travaillé au sein d’une société aveyronnaise qui fabriquait des murs d’images avant d’intégrer un bureau d’études pour une société allemande où il planchait sur l’évolution des systèmes d’affichage en faveur d’une réduction de la consommation d’énergie. Le rachat par un groupe chinois a sonné le glas de sa mission à l’aube de la pandémie. « Au retour de la signature de la fin de mon contrat, j’ai constaté que l’aéroport de Toulouse-Blagnac avait investi dans des afficheurs de haute résolution, utilisés uniquement pour indiquer la direction aux passagers. Un système qui me semblait ni optimisé, ni écologique ». Michel Delmas, alors sans emploi, se lance dans une nouvelle aventure.

« J’ai créé un laboratoire dans mon garage pour valider le concept. Désormais, j’ambitionne de sortir un prototype fonctionnel en 2025. Une grande partie des décisions concerne le choix des différents matériaux, les techniques d’assemblage et les fluides colorés. Pour ce faire, je m’entoure de partenaires basés en région dont Technacol, spécialiste de l’assemblage par collage multi-matériaux et multi secteurs basé à Tarbes – lequel bénéficie d’équipements pour faire des tests de vieillissement et de comportement des matériaux face aux agressions extérieures) – ainsi que de l’école d’ingénieur Insat, dont je suis issu,  en vue de passer à l’étape d’industrialisation », détaille-t-il. 

L’entrepreneur a également bénéficié d’une aide de Bpifrance à hauteur de 90 K€, un joli coup de pouce qui lui a permis « de mettre les bouchées doubles » afin de proposer sur le marché international des produits réflectifs pour diverses applications. « J’ai des contacts de par mes anciennes expériences notamment en Allemagne, Italie, Angleterre, Etats-Unis, Canada et Japon ». L’entreprise, soutenue par le réseau associatif national d’accompagnement à la création d’entreprise BGE, vise l’obtention du label Européen Ecolab.