Bett’Her, l’allié des femmes
Santé. Sarah Sicard, cette infirmière en reconversion a lancé sa marque de soins dédiée au syndrome prémenstruel.
Si avoir ses règles est naturel, avoir des douleurs en amont et/ou pendant son cycle ne l’est pas. Les menstruations ne sont pas censées être pénibles, « ce n’est pas un mal nécessaire comme on l’entend encore trop souvent », explique Sarah Sicard.
À 27 ans, cette infirmière en reconversion vient de lancer sa marque de soins baptisée Bett’Her. « Elle s’adresse à toutes les femmes souffrant du syndrome prémenstruel (SPM). Celui-ci se traduit par une série de symptômes physiques et psychiques quelques jours avant les règles et peut se poursuivre jusqu’à la fin du cycle : troubles de l’humeur, ballonnement, acné, migraine… »
Selon l’Inserm, organisme de recherche scientifique public dédié à la santé humaine, le SPM concernerait 20 à 40 % des femmes avec des manifestations d’intensité variable.
Loin d’être anecdotique, il perturbe la vie sociale, professionnelle et familiale d’un tiers d’entre elles. D’autres études avancent même le chiffre de 75% de femmes qui éprouveraient des symptômes.
Voilà pourquoi Sarah Sicard a décidé de prendre ce problème de santé public à bras le corps en proposant « non pas un produit miracle car cela n’existe pas, mais des box personnalisées pour créer une offre de soins la plus complète et plus adaptée possible : compléments alimentaires (magnésium, vitamine B6…), bouillotes sèches garnies de graines de lin, livret avec conseils et astuces, recettes de cuisine (validées par une diététicienne), savon bio au lait d’ânesse, etc. »
Pour ces box, elle s’est rapprochée de fournisseurs français. Le savon est fabriqué par l’Asinerie d’Embazac, les huiles essentielles par la distillerie Saint-Hilaire d’Auvergne et la bouillote sèche est confectionnée par une couturière toulousaine, elle aussi en reconversion.
Consciente de l’importance d’apporter des solutions efficientes et accessibles, Sarah Sicard a passé un an à s’informer et à se former.
« L’idée était vraiment d’approfondir mes connaissances accumulées pendant mes années d’études et mes quatre années sur le terrain en tant qu’infirmière au sein de différentes structures de santé. Je me suis donc documentée un maximum. J’ai lu tout ce qu’il y avait à lire sur les causes et les traitements existants relatifs au syndrome prémenstruel », raconte Sarah Sicard.
Un travail salvateur pour la jeune femme qui souffre elle aussi de SPM. « Après plus de six ans sans avoir mes règles à cause d’un trouble hormonal, appelé syndrome des ovaires polykystiques, elles sont revenues d’un coup. Et avec elles, de lourds symptômes physiques et psychiques que je n’avais plus ressentis depuis des années. »
Pour passer de la théorie à la pratique, et donner vie à son projet, elle a notamment bénéficié en 2022 d’un accompagnement de six mois par Les Premières Occitanie. Depuis 2017, cette association accompagne les femmes et les équipes mixtes de la région toulousaine dans leur projet de création d’entreprise.
Pour faire connaître sa marque Bett’Her, Sarah Sicard a lancé le 3 avril dernier une campagne de pré-commande sur Ulule. L’enjeu est important pour l’entrepreneuse qui a déjà investi plus de 2 000 €.
« Le but est d’atteindre les 2 300 € pour étoffer la gamme et créer un site marchand dans les mois à venir et vendre mes produits à l’unité ou toujours sous forme de box. L’idée est aussi d’en faire un espace de partage et d’échanges, “ une safe place ” pour enfin lever le tabou des règles et du syndrome prémenstruel », conclut Sarah Sicard, qui rappelle qu’en cas de symptômes poussés, « il est important d’aller consulter un professionnel de santé afin d’effectuer des examens complémentaires ».