Bien Commun oeuvre à la revitalisation des centres-villes
Aménagement. Avec cinq autres associés, Fabien Zufferey a fondé Bien Commun, à la fois bureau d’études et foncière, qui oeuvre pour la revitalisation des villes.
Bien commun, bureau d’études immobilières et foncière, association de préfiguration créée en 2021, engagée dans la revitalisation des territoires, est en passe de devenir une Société coopérative d’intérêt collectif (Scic). L’idée de ce projet, orchestré par six trentenaires toulousains dont trois amis d’enfance, a notamment germé au sein de la scop Ecozimut, bureau d’études spécialisé dans la conception de bâtiment à haute performance énergétique et environnementale. « En accompagnant des projets en maîtrise d’ouvrage privés et publics, nous constations qu’ils perdaient souvent de leurs ambitions. Nous avons ainsi réfléchi à créer un modèle alternatif autour des MO, explique Fabien Zufferey, responsable du développement commercial de la scop. À ce moment-là, j’ai rencontré Magali Pascal qui travaillait pour un promoteur immobilier. Nous avons fondé Bien Commun avec le collectif d’associés de la Scop. »
S’ensuit la maturation du projet avec une étude sur les typologies des MO, afin « d’adapter le modèle à nos ambitions sociales et environnementales, souligne pour sa part Magali Pascal. Nous avions besoin d’un modèle qui s’inscrive durablement sur le territoire, avec l’objectif de revitaliser les petites et moyennes villes occitanes, tout en répondant aux problématiques de l’eco-rénovation et de l’inclusion sociale. Nous avons ainsi fait trois constats à savoir le problème de la vacance et de la vétusté des immeubles en centre-bourg, ce qui concerne un bâtiment sur 10, le besoin de repenser le parc immobilier avec des typologies plus petites, et l’urgence de revitaliser les centres-bourgs avec les commerces. »
Une quinzaine de projets cette année
Innovante dans le secteur immobilier, la structure s’est rapidement développée auprès d’acteurs locaux. Elle a notamment intégré le programme d’incubation Catalys porté par l’Urscop et la Région Occitanie, ce qui lui a permis d’affiner son modèle économique. « Nous sommes à la fois une foncière, avec l’acquisition et la rénovation de biens, activité que nous souhaitons booster, et un bureau d’études, qui nous permet pour l’instant d’atteindre un équilibre financier. 50% de notre carnet de commandes est d’ailleurs plein pour 2022. Nous avons l’avantage de pouvoir actionner un service ou l’autre selon les besoins du territoire régional », détaille le binôme qui constituera la direction bicéphale de la Scop. Bien Commun vise une quinzaine de projets cette année dont la programmation d’une maison ancienne à Auterive, le montage d’opération pour un pôle Es ou encore la réhabilitation d’un ancien collège dans le Tarn.
D’ici 2027, elle entend réaliser cinq opérations par an sur la partie foncière et une trentaine de projets en suivi. La structure a également à coeur de consolider son expertise dans le domaine de l’éco-contruction avec l’utilisation de matériaux bio et géosourcés, en vue de répondre aux enjeux de la RE2020 et de tisser un réseau avec des entreprises locales. Afin d’appuyer ses ambitions, Bien Commun vise une levée de fonds de 400 K€. « L’objectif est de capitaliser la partie foncière qui nous permettra de réaliser des opérations immobilières. À cet effet, nous envisageons de livrer un premier démonstrateur en 2024, que nous devons identifier cette année », précise Fabien Zufferey.
La structure envisage également de renforcer son maillage territorial. Elle collabore déjà avec la foncière Belleville, qui s’apprête à rentrer au capital de la Scic, et avec la foncière Villages Vivants, l’objectif étant de structurer les foncières solidaires à l’échelle nationale. Elle s’est également rapprochée de la Coopérative de l’immobilier, basée à Toulouse, pour la gestion locative. Hébergé dans les locaux de la scop Ecozimut, Bien Commun espère générer un CA de 125 K€ cette année, et de 270 K€ en 2023.