François Purseigle, fin connaisseur du monde agricole, nommé directeur d’AgroToulouse
Nomination. Faire de l’École nationale supérieure agronomique de Toulouse un établissement plus inclusif, plus attractif et plus innovant aussi, telle est l’ambition de son nouveau directeur. Ingénieur agronome et docteur en sociologie, François Purseigle est l’auteur de plusieurs ouvrages de référence dont le dernier, Une agriculture sans agriculteurs, cosigné avec Bertrand Hervieu, a paru en 2022.
Située à Auzeville-Tolosane au sud-est de la métropole, l’École nationale supérieure agronomique de Toulouse (Ensat, aussi dénommée AgroToulouse) diplôme chaque année 170 ingénieurs dans le domaine de l’agriculture, de l’alimentation, de l’environnement et de l’œnologie. Installé au cœur du campus de 114 ha de l’Agrobiopôle, l’établissement, qui accueille près de 850 étudiants, a été fondé en 1909 par Paul Sabatier, prix Nobel de chimie.
Renforcer l’attractivité de l’école
Forte de six laboratoires de recherche, reconnus au niveau national et international, cette composante de l’Institut national polytechnique de Toulouse (INP) aura le 1er janvier prochain un nouveau directeur. François Purseigle vient en effet d’être nommé à la tête d’AgroToulouse, un établissement qu’il connait bien pour l’avoir rejoint il y a plus de 18 ans comme enseignant chercheur. Il remplace Pascal Laffaille qui a exercé ce mandat pendant cinq ans.
À la tête de cette école très internationalisée puisqu’elle a noué près de 140 partenariats avec des établissements partout dans le monde, le nouveau directeur s’est fixé plusieurs objectifs. Le premier étant de réformer la gouvernance « pour plus de clarté et de réactivité au service de notre communauté », précise AgroToulouse dans un communiqué daté du 11 décembre. Il souhaite également améliorer la qualité de vie des étudiants afin de faire de l’Ensat « une école inclusive et attractive ».
Rendre plus visible la recherche
François Purseigle a également la volonté de développer la culture d’innovation parmi les étudiants. Il entend ainsi repenser la pédagogie et donner plus de place au terrain et à la recherche en vue de former des « ingénieurs critiques et opérationnels ». Il s’agira pour l’école de se doter d’une véritable « recherche inter-labo » et surtout de « renforcer la visibilité » des travaux menés et des innovations produites par les équipes. Une politique qui va de pair avec un renforcement de l’ancrage territorial et des partenariats, l’ambition étant à terme de faire d’AgroToulouse « l’acteur clé des solutions agricoles et territoriales en Occitanie ».
Un défi à la mesure de celui qui est diplômé de l’Institut supérieur d’agriculture de Lille (ISA) et docteur en sociologie. Âgé de 52 ans, François Purseigle a débuté sa carrière comme chargé d’études postdoctorales à l’Institut Agro Montpellier. Il a ensuite rejoint Sciences Po Paris en 2005 en tant que post-doctorant.
Dès 2007, il intègre AgroToulouse comme maître de conférences. Habilité à diriger des recherches en 2011, il est nommé professeur des universités en 2014. La même année, il prend la direction du département de sciences économiques, sociales et de gestion de l’Ensat, qu’il dirigera pendant dix ans.
Fin observateur du monde agricole
Également professeur en sociologie à l’INP de Toulouse, associé à plusieurs équipes de recherches, l’ingénieur agronome est également membre titulaire de l’Académie d’agriculture de France. Ses travaux portent aussi bien sur l’engagement syndical et politique des agriculteurs, que sur les mutations sociales du monde agricole et la transformation de son modèle économique. Il a d’ailleurs co-fondé deux chaires sur ces sujets.
François Purseigle est ainsi l’auteur de plusieurs ouvrages de référence dont Les Sillons de l’engagement : jeunes agriculteurs et action collective publié en 2004, Sociologie des mondes agricoles (2013), Le nouveau capitalisme agricole. De la ferme à la firme (2017) jusqu’au très récent Une agriculture sans agriculteurs, cosigné avec Bertrand Hervieu, paru il y a trois ans.
Engagé dans de nombreuses instances dont le Conseil national des universités, Coop de France, porte-voix du modèle coopératif ou encore la Fédération nationale des Cuma (coopératives d’utilisation de matériel agricole), il siège également au sein de plusieurs conseils scientifiques, notamment ceux de l’Acta, qui représente les Instituts techniques agricoles, et de la caisse centrale de la Mutualité sociale agricole.