Geek Junior sort le grand jeu
Culture. Christophe Coquis, fondateur du magazine Geek Junior, dédié à la culture du numérique auprès des collégiens, diversifie son offre.
Après avoir récemment procédé à une augmentation de son capital, le magazine Geek Junior continue de gagner du terrain et combat l’idée reçue selon laquelle les jeunes ne lisent plus. Le journaliste Christophe Coquis, ancien rédacteur en chef de la plateforme Softonic en est convaincu : « Les jeunes n’ont jamais autant lu ! D’une part, nous assistons à l’explosion de la lecture des BD et des mangas. Et la presse jeunesse est l’un des seuls médias qui ne périclitent pas. D’autre part, jusqu’aux années collèges, la culture du papier est importante et reste un véritable vecteur de transmission. » Passionné par les évolutions du numérique, ce père de deux adolescents, réfléchit à son retour en France en 2015 après une parenthèse espagnole, à un nouveau projet : un support qui accompagne les enfants âgés de 10 à 15 ans à mieux développer leur culture numérique.
« Je me suis aperçu que les collégiens sont de gros consommateurs mais utilisent au final peu d’outils. L’idée était aussi de sensibiliser les parents et le milieu éducatif. Le magazine comprend un dossier sur un sujet d’actualité, des tutoriels et astuces pour l’utilisation des technologies et des réseaux sociaux ou encore se prémunir des dangers du net, des news autour de la vie au collège, etc. Il est particulièrement destiné aux collégiens tandis que le site éponyme a une visée plus large. » L’aventure démarre ainsi en 2015 à Gaillac d’abord sous la forme d’un blog, avec une communauté qui grossit rapidement. À tel point que le fondateur décide, quatre ans plus tard, aux côtés de son épouse Mariel Balbuena Vallejos, graphiste, de créer une version papier, « lancée en précommande sur la plateforme Ulule trois jours avant le confinement, et qui rencontre pourtant un franc succès avec 350 abonnés ».
Promouvoir la programmation et l’électronique auprès des jeunes
Aujourd’hui, le support mensuel a séduit plus de 4000 abonnés dont près de 2500 collèges, sa cible phare. Fort de cet engouement, le magazine occitan entend doubler sa diffusion payante et atteindre 6000 abonnés après sa sortie récente dans plus de 4500 kiosques nationaux. « Pour notre premier numéro en kiosque, nous avons diffusé 14 000 magazines, c’est un essai. Nous souhaitons consolider notre modèle économique en gagnant en visibilité et en développant un nouveau lectorat. » La structure de quatre collaborateurs, qui espère dépasser 300 K€ de CA en 2022, diversifie également son offre avec un robot programmable éducatif. « Nous avons passé un partenariat avec l’entreprise Technologies Services, spécialisée dans la vente de matériel de technologie aux établissements scolaires, laquelle a présenté un prototype destiné aux écoles, lors du salon Educatech. Nous leur avons proposé de le rendre disponible au grand public via notre site. »
L’objectif est de permettre aux jeunes de découvrir la robotique, la programmation et l’électronique. « Après l’avoir monté eux-mêmes, plus de 12 expériences sont proposées. Une carte microbit, utilisée en Angleterre dans tous les collèges pour initier les jeunes à la programmation, est également intégrée et peut être utilisée pour d’autres montages électroniques. » La nouvelle campagne lancée sur la plateforme Ulule dure jusqu’au 5 mai. Elle dépasse déjà les attentes du fondateur. « Nous avons atteint nos objectifs avec 50 préventes », se réjouit Christophe Coquis. Une nouvelle marche pour le magazine, qui vient par ailleurs de procéder à la refonte de son site en vue d’accueillir de nouveaux projets, et qui souhaite également « donner la parole aux jeunes et construire un comité éditorial avec eux ». Parmi d’autres idées, figurent de nouveaux supports jeunesse d’ici à l’horizon trois ans et éventuellement l’export du modèle à l’étranger.