Hommes et chiffres

Ice Breaker Brewing, la bière autrement

Artisanat. Avec deux associés, Anne-Sophie Bigot a créé la brasserie Ice Breaker Brewing qui met en avant des bières créatives et éphémères en canettes.

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Anne-Sophie Bigot, créatrice de Ice Breaker Brewing. DR

Proposer des bières créatives, éphémères et qui plus est en canettes est le credo de la nouvelle brasserie Ice Breaker Brewing qui a vu le jour juste avant le confinement à Montrabé, aux portes de Toulouse. À son initiative, un trio dont Anne-Sophie Bigot, qui trace sa route dans le monde des spiritueux depuis plus de 10 ans. Cette blogueuse, formatrice, écrivaine – 40° et Plus aux éditions Larousse – et entrepreneuse de 31 ans a, en effet, d’abord évolué en tant que chargée de marketing chez un importateur de whisky avant de devenir experte aux enchères de whisky aux Pays-Bas, d’ouvrir un pub en 2017 à Toulouse avec son compagnon, puis de créer la nouvelle brasserie.

« La canette a une mauvaise image, alors qu’il s’agit du meilleur contenant »

« C’était la suite logique, sourit-elle. Avec mes deux associés, mon compagnon Roderick Gaston et un ami cuisinier Dan Letellier, nous cherchions vraiment à sortir de l’approche traditionnelle des bières blondes, blanches, et brunes. Nous souhaitions proposer des bières éphémères avec des saveurs créatives, mais aussi revisiter les desserts de grands chefs pour notre prochaine gamme. Parmi nos créations originales, figure une bière réalisée à partir d’invendus de chocolatines. Nous travaillons actuellement sur une nouvelle bière à partir d’invendus de donuts. Sept nouvelles recettes voient le jour chaque mois », détaille la trentenaire, diplômée d’un master en tourisme et management.

Canette contre bouteille

Le trio qui conçoit les recettes, a mis également au point un programme d’affinage en fûts de bois ayant contenu du whisky, du vin, du cidre. Certaines bières sont ainsi pensées en fonction d’une barrique spécifique. Les entrepreneurs, qui disposent d’un local de 400 m2 comprenant désormais une boutique, entendent doubler leur capacité de production cette année. « Nous avons investi dans trois fermenteurs supplémentaires, au nombre de 10 désormais. L’objectif est d’optimiser le lieu et de produire des bières qui nous plaisent. Néanmoins, nous ne souhaitons pas entrer dans une logique de surproduction qui n’a pas de sens », assure-t-elle. Quid des matières premières ?

« Le houblon vient notamment d’un producteur américain qui vient de s’implanter en Belgique. C’est un houblon spécial qui correspond à notre style de bière. Nous essayons d’un autre côté de cultiver l’écoresponsabilité. Notre production est assurée par de l’énergie renouvelable, les déchets organiques sont transformés en biogaz. Nous récupérons aussi l’eau de refroidissement pour le brassin suivant », confie Anne-Sophie Bigot. Autre spécificité de la maison : proposer des bières en canettes sur un marché qui prône la culture de la bouteille. « La canette a une mauvaise image, alors qu’il s’agit du meilleur contenant. Nous souhaitons lui redonner ses lettres de noblesse, notamment à travers une touche artistique. Pour ce faire, nous faisons appel à des artistes du monde entier issus de l’univers du street-art, de la BD, etc. »

Pour la petite équipe, il reste du chemin à faire. Pour l’heure, la brasserie, qui collabore avec une quinzaine de distributeurs, ce qui représente 90% de son activité –, les 10% restants proviennent du site internet ciblant les particuliers –, envisage d’intensifier, en 2022, sa présence en Ile-de-France, sa seule zone grise dans l’Hexagone et sur le marché européen, notamment en Allemagne, Belgique, Espagne et Suisse.