Nathalie Perrot, nouvelle présidente de l’Urscop Occitanie Pyrénées, dévoile sa feuille de route

500 000. C’est le nombre d’entreprises qui devraient être cédées en France dans les dix prochaines années en raison du vieillissement de leurs dirigeants. En Occitanie, ce sont 40 000 sociétés qui s’apprêtent à changer de main d’ici 2030 ! Une réalité démographique alarmante qui, si rien n’est fait, pourrait conduire le pays droit dans le mur. Trois millions d’emplois salariés sont en effet menacés, sans parler du risque sous-jacent de voir s’accélérer la dévitalisation de certains territoires touchés par des fermetures et des délocalisations.

Voilà pourquoi la transmission d’entreprise est aujourd’hui plus que jamais un enjeu majeur pour l’économie française. Pour les dirigeants concernés, plusieurs options s’offrent à eux comme le rappelle sur son site le cabinet d’expertise comptable Fidsud : la cession à un tiers, souvent dans cadre d’une vente d’actions ou de parts sociales, la transmission familiale, facilitée par des dispositifs fiscaux spécifiques ou encore la reprise par des salariés, notamment via un mécanisme de rachat par une Scop, une société coopérative et participative, ou via une Scic, une société coopérative d’intérêt collectif.

Transmission d’entreprise : il y a urgence !

Encore marginal il y a de cela dix ans, ce modèle coopératif de production séduit de plus en plus. Il représente désormais 3 % des entreprises de deux salariés et plus, soit 4 558 structures employant près de 88 000 personnes. Pour un taux de pérennité à cinq ans de 79 %, contre 61 % pour les entreprises dites conventionnelles.

Parmi les acteurs qui travaillent au quotidien pour développer le poids des Scop et des Scic dans le tissu économique local, on retrouve en première ligne l’Urscop Occitanie Pyrénées, dont le périmètre d’action s’étend sur l’Ariège, l’Aveyron, le Gers, la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées, le Lot, le Tarn et le Tarn-et-Garonne. Ses missions ? Accompagner les porteurs de projets dans cette transmission, étudier la faisabilité de l’opération, aider au montage financier, apporter un soutien psychologique...

Présidé depuis 2021 par Rémi Roux, l’emblématique co-fondateur d’Ethiquable, Scop gersoise spécialisée dans les produits alimentaires bio issus du commerce équitable, l’organisation change de présidence. Le 12 septembre dernier, à l’occasion du Congrès régional des sociétés coopératives, l’Urscop Occitanie Pyrénées a en effet élu à sa tête Nathalie Perrot. Architecte et cheffe d’entreprise, elle dirige l’agence Enzo & Rosso. Fondée avec son mari en 2000 et située à Muret, l’agence d’architecture intervient sur des projets issus de domaines et secteurs très variés : tertiaire, industriel, sportif, culturel, scolaire, logements...

Un modèle qui place l’humain au cœur de l’entreprise

C’est en 2022, cinq après avoir repris seules les rênes de la société, que celle qui est aussi présidente du Club des entreprises du Muretain (CEM) décide d’opter en faveur du statut de société coopérative et participative afin que « chaque membre de l’équipe puisse participer activement à son développement avec ses compétences, ses valeurs et sa particularité », explique l’intéressée dans un communiqué daté du 1er octobre. Un choix payant. Aujourd’hui, Enzo & Rosso rassemble neuf salariés, dont six associés.

Désormais présidente de l’Urscop Occitanie Pyrénées, Nathalie Perrot entend promouvoir et renforcer les valeurs coopératives :

Nous sommes de vraies entreprises, dotées d’une force collaborative qui placent l’humain au cœur de notre modèle. Les Scop doivent rayonner et s’imposer comme un modèle de réussite sociale, économique, mais également comme des entreprises innovantes et résilientes. Notre rôle est de les aider à la transformation, à la transmission et de les accompagner dans leur évolution. »

Un modèle qui ne cesse de gagner en attractivité en Occitanie Pyrénées. Au premier trimestre 2025, l’Urscop a participé à la naissance de 13 nouvelles Scop et Scic (voir encadré), représentant 67 emplois pour un chiffre d’affaires cumulé de 14 M€. Dans le détail, ces 13 projets correspondent à neuf créations, deux transmissions et deux reprises d’activité. Preuve de la dynamique, sur l’ensemble de l’année 2024, l’organisation avait accompagné la création ou la reprise par leurs salariés d’une quinzaine de sociétés pour un total de 76 emplois créés et près de 9 M€ de CA.

La dirigeante, qui siège également au Comité d’administration de l’organisation, pourra compter dans cette mission sur le soutien de Cyrille Rocher, directeur de l’Urscop Occitanie Pyrénées depuis 2018 et membre actif depuis 2012, ainsi que sur la mobilisation de l’ensemble du réseau coopératif.