Orïgin, le végétal star de l’assiette
Alimentation. Avec Pascal Micaelli, Patrick Fournier a lancé en 2020 Orïgin, une entreprise spécialisée dans la transformation et la valorisation des protéines végétales.
Longtemps boudées par les consommateurs au profit d’une alimentation plus carnée, les protéines végétales occupent une place de plus en plus importante dans les rayons de nos supermarchés. La France est aujourd’hui le cinquième marché européen pour ses protéines issues de végétaux, avec des ventes estimées à plus de 420 M€ en 2022.
À l’origine destinée aux végétariens et aux végans, ces substituts aux protéines animales sont désormais plébiscités par l’ensemble de la population. Le potentiel de ce marché a suscité l’intérêt des industriels de l’agroalimentaire, des géants du secteur jusqu’aux start-up, parmi lesquelles Orïgin.
Spécialisée dans la transformation et la valorisation des légumineuses et protéines végétales pour les professionnels de l’alimentation, cette entreprise toulousaine propose des produits 100 % français, bio et garantis sans OGM. Après plusieurs années de R&D et les premiers tests grandeurs nature en 2018 et 2019, la société commercialise aujourd’hui deux gammes en B to B, basées principalement sur la graine de soja : le « haché végétal » comme une matière première.
Neutre en goût, il peut être utilisé comme préparation de l’entrée au dessert. Et le « déli végétal », pensé comme des snacks (farce, boulette, burger). Origïn, c’est l’histoire d’une rencontre en 2015 entre Pascal Micaelli et Patrick Fournier. Issu d’une famille multiculturelle, le premier a été influencé très tôt par la cuisine rastafari tournée vers une alimentation végétale et naturelle, qu’il a mise à l’honneur lorsqu’il était à la tête de son propre foodtruck, puis d’un restaurant à Toulon.
Hédoniste et mangeur de viande, le second a vécu plusieurs carrières dans la fonction publique puis dans le privé, dans les secteurs de la restauration, de la grande distribution et de l’automobile. « Précurseur sur le haché végétal, Pascal Micalli m’a convaincu des vertus et des possibilités qu’offraient ses protéines végétales, explique Patrick Fournier. Et après plus de quatre ans de recherche, de tests et un investissement de 1,2M€, nous avons officiellement lancé le projet Orïgin en 2020. » Un projet construit autour d’une innovation food avec des préparations végétales aux caractéristiques uniques sur le marché et aussi technique avec « un procédé de transformation inédit capable de réduire de 89 % les teneurs en phytoœstrogènes initialement contenus dans les protéines de soja texturé, ce qui permet de rendre ce produit consommable de façon journalière ».
Il faudra attendre deux ans, et la fin de la crise sanitaire pour que l’activité de l’entreprise puisse enfin décoller avec les premiers référencements auprès de distributeurs en septembre 2022. « Nous avons profité de ces deux années pour structurer l’entreprise et tisser des partenariats au niveau local. Le soja, notre matière première principale, provient des Moulins de Perrine à Auriac-sur-Vendinelle, puis part sur Tonneins pour être texturé avant de revenir sur Revel pour la transformation », détaille Patrick Fournier qui l’assure : « Le but n’est pas de recréer le goût de la viande mais bien de proposer des produits végétaux qui ont une vraie identité gustative. »
Lauréate du concours national Graine de boss 2023, l’entreprise aux six salariés veut étoffer sa gamme de produits avec de nouvelles sources de protéines végétales comme le chanvre, le sorgho ou encore le pois. Déjà dans les assiettes des salariés du Cnes, de la Cité administrative ou encore d’Airbus, Orïgin ambitionne de vendre prochainement ses produits en BtoC et vise les 2 M€ de CA dès cette année.