Hommes et chiffres

Qui est Georg Goeres, le nouveau PDG de la start-up toulousaine Micropep ?

Nomination. Spécialisée dans le développement de solutions de protection des cultures à base de micropeptides, l’entreprise créée en 2016 à Auzeville-Tolosane ouvre une nouvelle page de son histoire. La jeune pousse, qui s’apprête à mettre sur le marché un premier produit fongicide, vient de nommer à sa tête Georg Goeres, qui a pour lui 20 ans d’expérience dans le secteur des AgTech.

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Georg Goeres est le nouveau PDG de Micropep. Il succède à Thomas Laurent, fondateur de la start-up. L’entreprise prépare la mise sur le marché de son premier biofongicide. (©Margot Delarivière)

L’entreprise toulousaine Micropep vient d’annoncer la nomination de Georg Goeres en qualité de PDG. Il succède à ce poste à Thomas Laurent, fondateur de l’entreprise. Une nomination qui intervient alors que la jeune pousse est à un moment clé de son histoire.

Titulaire d’un master en économie de l’université Albert-Ludwig de Fribourg en Allemagne, Georg Goeres a débuté sa carrière en 1994 au sein de la Deutsch Bank, comme analyste merger & acquisition, accompagnant les entreprises en cours de fusion ou acquisition dans le cadre de leurs montages financiers, sur différents sites en Allemagne et à Londres.

Près de dix ans plus tard, en 2003, il a rejoint à Bâle le groupe Syngenta, occupant différents postes jusqu’à prendre la tête de la stratégie et des opérations commerciales pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient (EAME) de ce géant mondial des semences et des produits phytosanitaires. Georg Goeres y a mené des projets de développement commercial, de transformation numérique et d’amélioration de l’expérience client. Il a également dirigé les divisions Seedcare et Lawn & Garden de Syngenta dans la région EAME.

Un parcours à l’international et dans l’innovation

En 2019, le cadre supérieur prend un nouveau virage professionnel en intégrant le groupe Indigo, basé à Boston, aux États-Unis. À l’époque, l’entreprise, qui s’affiche comme le leader des solutions d’agriculture durable, entame sa stratégie d’expansion sur le vieux continent, en installant des bureaux à Bâle. Georg Goeres est alors nommé directeur général Europe de cette start-up agritech qui conçoit des traitements pour semences innovants basés sur les micro-organismes (bactéries, champignons…). Le DG y supervise l’ensemble des activités R&D, gestion produit, affaires réglementaires, supply chain ainsi que les équipes commerciales.

Depuis le 1er juillet, Georg Goeres a donc pris la tête d’une autre AgTech très innovante. Micropep, est en effet spécialisée dans le développement de solutions de biocontrôle pour l’agriculture. Fondée en 2016, la jeune pousse a en effet mis au point une technologie unique, non OGM, qui permet d’identifier et de moduler l’expression de certains gènes des plantes grâce à l’utilisation de micropeptides. Ces petites protéines permettent d’influer sur les capacités naturelles des plantes, constituant ainsi une alternative aux intrants pétrochimiques. Elle a notamment développé une plateforme propriétaire Krisalix, qui grâce à l’intelligence artificielle, permet d’accélérer l’identification des micropeptides.

L’entreprise, qui a levé quelque 60 M$ depuis sa création, a annoncé en juin dernier la signature d’un partenariat de recherche stratégique avec l’américain Corteva, autre acteur majeur sur le marché des pesticides. En vertu de cet accord, le géant mondial aura accès à une partie de la bibliothèque de peptides recensés par Micropep en vue de développer de nouveaux produits pour le traitement des cultures moins nocifs pour la santé et l’environnement.

L’entreprise toulousaine qui dispose d’une implantation outre Atlantique, avec des bureaux à Raleigh, en Caroline du Nord, prépare le lancement de son premier produit, un fongicide destiné à lutter contre la rouille du soja, mais aussi les infections à phytophthora dans la pomme de terre et le mildiou dans la vigne.

Parmi les 50 meilleures entreprises AgTech

La désignation de Georg Goeres, fort de 20 ans d’expériences dans les affaires internationales, intervient donc à un moment clé du développement de Micropep, comme que le souligne Kevin Smith, président du conseil d’administration de la pépite toulousaine : « Alors que nous amorçons notre phase de commercialisation, nous sommes convaincus que l’expertise commerciale, la connaissance du secteur et le leadership de Georg guideront Micropep dans ce nouveau chapitre. »

Le nouveau dirigeant s’est dit impatient de rejoindre les équipes de la start-up qui compte une cinquantaine de salariés dont une dizaine aux États-Unis. « Le moteur d’innovation de l’entreprise, basé sur les peptides, est unique sur le marché. Avec notre premier biofongicide en cours d’enregistrement réglementaire et notre plateforme Krisalix prête à générer une nouvelle génération de produits biologiques, Micropep a le potentiel de transformer durablement la protection des cultures », assure-t-il.

Alors que Micropep vient d’être nommée parmi les 50 meilleures entreprises AgTech dans le classement de SVG Ventures [1], la pépite toulousaine voit donc son fondateur Thomas Laurent passer la main.

L’ancien CEO, qui continuera à accompagner l’entreprise en tant que conseiller stratégique, se dit, lui, fier du chemin parcouru. « D’un projet académique à une plateforme mondiale, le parcours a été exceptionnel », résume-t-il. Après neuf années passées à la tête de l’entreprise de biotechnologie, le quadragénaire souhaite désormais prendre du recul et se consacrer davantage à sa famille.

[1Le classement THRIVE Top 50 AgTech 2025 de SVG Ventures met en lumière les entreprises en croissance les plus innovantes qui façonnent l’avenir de l’agriculture grâce à des technologies de pointe.