Hommes et chiffres

Une initiative à trois temps

Social. Katia Alnikova et Laura Lécollier ont cofondé Up4Her, une start-up sociale et solidaire, qui, parmi ses objectifs, vise la réinsertion des femmes.

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Photo de Katia Alnikova et Laura Lécollier
Katia Alnikova et Laura Lécollier. (Crédit : DR).

Lutter contre l’exclusion des femmes en difficulté tel est un des objectifs de l’entreprise sociale et solidaire Up4Her, cofondée par Laura Lécollier et Katia Alnikova. Cette dernière, qui, après une riche expérience à l’étranger auprès de grands groupes notamment dans le domaine de la communication et du business développement, et fortement engagée dans des projets caritatifs principalement en faveur de l’égalité homme femme, a mûri son projet entrepreneurial lors de la reprise de ses études.

« En 2020, j’ai suivi un MBA qui m’a donné le goût de l’entrepreneuriat social. J’ai également traversé une procédure de divorce compliquée. J’ai pu constater que, dans certaines conditions, ce sont souvent les femmes qui connaissent des difficultés financières. Cela reste en grande partie un public fragile face à l’emploi. J’ai ainsi réfléchi à un projet autour de trois axes. La réinsertion des femmes en difficulté, la volonté des entreprises à adopter une démarche de plus en plus éthique et la mise en avant de produits du terroir », explique cette Tarnaise d’adoption, russe d’origine, qui a rencontré sa partenaire au sein du groupe canadien CGI basé à Toulouse où elle a aidé les entreprises à optimiser leurs performances digitales et à développer une démarche RSE.


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« Laura a 26 ans, moi la quarantaine, mais j’aime ce lien intergénérationnel qui apporte un foisonnement d’idées et permet d’avoir des points de vue différents. Attirée aussi par le côté caritatif, elle m’a rejoint naturellement dans le projet. » La structure, créée en pleine pandémie, d’abord incubée chez Catalys, dédié à l’innovation sociale et désormais installée au sein du Village by CA, a rapidement trouvé son rythme. « Les entreprises ont de plus en plus envie de penser d’une manière éthique que ce soit pour leurs salariés ou leurs clients. Nous proposons des produits gourmands à envoyer aux entreprises pour des moments de convivialité ou des cadeaux d’affaires avec une gamme diversifiée, abordable et responsable. Pour ce faire, nous privilégions des partenaires locaux ».

Pour l’heure, les fondatrices collaborent avec une vingtaine de producteurs et comptent en intégrer deux à cinq par mois. Bien que l’Occitanie soit actuellement leur terrain de jeu, elles envisagent de dépasser les frontières régionales, avec également l’ouverture d’antennes dans d’autres métropoles françaises début 2024. « Nous avons à coeur de faire rayonner le savoir-faire occitan, mais aussi d’autres produits du patrimoine français, toujours en favorisant un modèle en circuit court. » Cependant, avance Katia Alnikova, « l’objectif est avant tout d’accompagner les producteurs dans la commercialisation de leurs produits et d’augmenter leur visibilité et pas uniquement d’étendre considérablement le réseau ».

Parmi les services proposés figurent également la création d’événements, la participation à des ateliers thématiques, etc., sans perdre de vue la mission première : donner une nouvelle chance aux femmes en difficulté. Forte d’une équipe de cinq collaboratrices, l’entreprise mise sur la création de deux emplois d’insertion en octobre et cinq autres en 2023, notamment pour la partie logistique et communication. « Nous servons de tremplin pour les femmes défavorisées, mais l’objectif est aussi d’apporter de nouveaux talents à nos clients, de grands comptes pour la plupart, qui eux-mêmes peinent à recruter. » Les cofondatrices voient encore plus loin. Elles souhaitent, d’ici cinq ans, mettre en place la Maison Up4Her, une ferme périurbaine avec une dizaine de logements pour aider les femmes à se loger et à travailler dans un havre de paix.