Wilbi, la boussole des métiers
Emploi. Au côté de Corentin Bouffard, Charlotte Tandou est à l’initiative de la plateforme Wilbi, un outil 2.0 au service de l’orientation professionnelle.
Quel jeune ne se sent pas hésitant, ignorant ou perdu face aux multiples chemins professionnels possibles pour son avenir ? À la difficulté de choisir sa voie, s’ajoute souvent le manque d’informations concrètes sur les différents secteurs et métiers. C’est précisément à cette problématique que répond l’application toulousaine Wilbi qui permet de découvrir à ce jour plus de 160 métiers via des fonctionnalités similaires aux réseaux sociaux au travers de stories et de vidéos. De fait, l’entrepreneuse de 25 ans, Charlotte Tandou, diplômée de l’Iseg, et son associé Corentin Bouffard, diplômé de l’IAE et en parallèle conseiller en création d’entreprise, entendent faciliter la découverte du monde professionnel en cassant certaines barrières.
Au départ, pourtant Charlotte Tandou ne se prédestinait pas à embrasser l’entrepreneuriat, mais plutôt le métier de chargée de communication. Un projet de fin d’études bouleverse les plans de l’étudiante, qui, au fil des mois, porte aussi la casquette d’alternante et d’entrepreneuse. « Nous devions trouver un projet innovant. Après avoir remporté successivement les deux concours, Open Iseg et Altern’up en 2018, j’ai décidé d’en faire un projet de vie », explique-t-elle. Au sortir de son cursus, elle peaufine alors l’étude de marché et le business plan avec son acolyte. En 2019, soutenu par le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de l’Enseignement supérieur, le projet prend alors un nouveau tournant.
Un objectif de 100 000 utilisateurs d’ici la fin d’année
« Nous avons fait davantage connaître le projet auprès de la communauté du secteur éducatif et nous avons ainsi pu lancer le développement de l’application en sous-traitance avec une entreprise toulousaine », précise la co-fondatrice. En plus de fiches présentant les missions, les avantages, les inconvénients, les évolutions, la rémunération, et des informations autour des métiers (livres, podcasts, etc.), l’application gratuite, qui vise principalement les jeunes âgés de 15 à 20 ans, permet de découvrir les aspects d’une profession de manière ludique et inédite. La start-up s’est ainsi rapprochée, pour l’heure, de près de 80 partenaires ambassadeurs. Sur les 160 métiers présentés sur l’application, la moitié prend en effet le format vidéo.
« Les professionnels expliquent la réalité de leurs métiers, du terrain. Nous les trouvons souvent via les réseaux Instagram, ce qui nous permet d’avoir des professionnels de toute la France, mais aussi par le bouche-à-oreille. Parfois, ce sont eux qui nous contactent directement. Nous avons également 50 % de sponsors, à savoir des acteurs qui ont besoin de faire connaître leurs métiers et d’attirer de nouveaux talents. C’est notamment le cas de la filière du bâtiment. Parmi les métiers sponsorisés, nous retrouvons par exemple celui de technicien d’hygiène sécurité, conductrice de travaux pour la filière bois, community manager, etc. Notre objectif est d’atteindre près de 200 métiers au total d’ici la fin de l’année. Nous envisageons aussi de présenter un métier via des prismes différents », souligne-t-elle.
La pépite a déjà séduit 54 000 utilisateurs et en vise 100 000 d’ici la fin d’année. « Il s’agit d’un besoin temporaire, mais les jeunes peuvent y revenir au fil de leurs cursus, ou pour une reconversion professionnelle. » Un des objectifs de la start-up est également d’ajouter de nouvelles fonctionnalités comme les formations requises et ainsi de se rapprocher des écoles. En parallèle, la pépite a de nouveau déposé sa candidature pour l’appel à projet Info Métiers 2021 porté par la région Occitanie, qu’elle a remporté l’an dernier. Dans ce cadre, elle a lancé en novembre, l’Atelier Découverte Métiers destiné aux collèges et lycées. Forte aujourd’hui de six collaborateurs, la structure est hébergée depuis huit mois au sein du Village by CA.