Jours fériés et congés payés : faites vos calculs !
Social. Trois jours fériés tombent sur des jours ouvrables en mai 2025. Une belle opportunité pour les salariés de s’offrir un long break… à condition de bien connaître les règles applicables en entreprise. Isabelle Vénuat, juriste aux Éditions Tissot, fait le point.

Jeudi 1er mai, jeudi 8 mai, jeudi de l’Ascension (29 mai), le mois de mai 2025 offre trois possibilités de faire des ponts… voire des viaducs ! En posant seulement cinq jours de congés, les 2, 5, 6, 7 et 9 mai, il est en effet possible de profiter d’un break de 11 jours. Encore faut-il que l’employeur valide ces dates.
Ce dernier peut en effet tout à fait refuser certains congés, notamment si l’activité de l’entreprise ne peut être interrompue ou si plusieurs salariés demandent la même période. En l’absence de dispositions conventionnelles, il doit respecter des critères objectifs pour fixer l’ordre des départs :
- La situation familiale (conjoint en congé, enfants à charge…) ;
- L’ancienneté ;
- ou encore les activités chez d’autres employeurs.
Une fois les congés acceptés, ils ne peuvent être modifiés à moins d’un mois du départ , sauf circonstances exceptionnelles.
Jours fériés chômés et… rémunérés ?
Seul le 1er mai est obligatoirement chômé et payé. Si le salarié travaille ce jour-là dans un hôpital, un restaurant, dans les transports par exemple, il doit être payé double.
Pour les autres jours fériés :
- S’ils tombent sur un jour non travaillé, il n’y a aucun impact sur votre rémunération ;
- S’ils tombent sur un jour travaillé et sont chômés, le salarié est payé à condition d’avoir au moins trois mois d’ancienneté ;
- S’ils sont travaillés, aucune majoration n’est prévue sauf si un accord collectif ou un usage le stipule.
Ainsi, la Toussaint tombant un samedi cette année, si c’est déjà un jour de repos pour le salarié, aucun congé ou complément de salaire n’est dû, sauf accord d’entreprise plus favorable.
Jours fériés et congés payés ?
En 2025, le 15 août tombe un vendredi. Il peut donc survenir pendant une période de congés payés. Si ce jour est chômé dans l’entreprise, il ne sera pas décompté du nombre de congés payés pris. Si, en revanche, il est travaillé, le jour férié est décompté des congés payés. À noter que les jours fériés chômés sont considérés comme du temps de travail effectif pour le calcul des droits aux congés payés.
Pour rappel, les salariés cumulent 2,5 jours ouvrables par mois, entre le 1er juin et le 31 mai (période de droit commun). Cela donne droit à 30 jours ouvrables maximum ou 25 jours ouvrés. Certaines absences (maternité, paternité, RTT, événements familiaux, arrêt maladie) n’impactent pas l’acquisition des congés. D’autres, comme les absences injustifiées, peuvent la réduire.
Les périodes d’activité partielle sont considérées comme du temps de travail effectif pour l’acquisition des congés payés. Ainsi, la totalité des heures chômées sont prises en compte pour le calcul du nombre des jours de congés payés acquis.
Enfin, il est possible de prendre ces congés entre le 1er mai et le 30 avril de l’année suivante. Par exception, un salarié peut demander à prendre des congés non encore acquis par anticipation, mais l’employeur n’est pas obligé de donner son accord. En revanche, dès lors que le salarié a acquis des jours de congés, il peut les poser sans attendre le début de la période de prise des congés.