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Arrêt maladie : les indemnités journalières vont baisser, et ce n’est pas un poisson d’avril

Social. Le montant des indemnités journalières de maladie baisseront à compter d’avril 2025. En conséquence, les employeurs devront augmenter le complément de salaire versé aux salariés.

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La loi de financement de la Sécurité sociale 2025 vient d’abaisser le plafond des indemnités journalières en cas d’arrêt de travail. (©Pixabay)

À la manière d’un inventaire à la Prévert, la loi de financement de la Sécurité sociale 2025, promulguée le 28 février 2025, comporte un ensemble de mesures très disparates dont une augmentation de la contribution sur les boissons sucrées ou encore une hausse de la fiscalité sur les jeux de hasard. Elle prévoit également une baisse des allégements des cotisations sociales, une révision de la rémunération des contrats d’apprentissage ainsi qu’une diminution du plafond des indemnités journalières en cas d’arrêt de travail. Un décret vient préciser les conditions.

Pour rappel, les indemnités journalières versés par la sécurité sociale aux salariés en cas d’arrêt maladie correspondent à la moitié du salaire antérieur. Le salaire est pris en compte dans la limite de 1,8 fois le Smic brut mensuel, soit 3 242,31 € actuellement.

À compter du 1er avril 2025, cette limite sera abaissée à 1,4 fois le Smic, soit 2 522,57 €, représentant un recul de 22,20 %. Les indemnités journalières étant par ailleurs plafonnées à 1/730 de cette limite calculée sur un an, le montant maximal des indemnités journalières baissera également à 41,47 €, contre 53,31 € actuellement. A noter que le délai de carence reste de trois jours pour les salariés du secteur privé, cela signifie que les indemnités sont versées à partir du 4e jour.

Quelles indemnités complémentaires ?

En conséquence de cette baisse d’indemnisation par la sécurité sociale, le complément de salaire versé par l’employeur (obligation aussi appelée « maintien du salaire ») devra augmenter. Pour mémoire, le complément de salaire bénéficie aux salariés ayant au moins un an d’ancienneté. Il doit permettre au salarié de percevoir, pendant une période variant de 60 à 180 jours selon l’ancienneté, 90 % du salaire antérieur pendant la moitié de cette période puis 66,66 % du salaire.

Le complément de salaire est versé après un délai de carence de sept jours (sans délai de carence s’il s’agit d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle). Si la convention collective applicable dans l’entreprise le prévoit, le complément de salaire doit permettre au salarié de percevoir l’intégralité de son salaire.

Les nouvelles règles de calcul des indemnités journalières s’appliqueront aux indemnités versées pour les arrêts de travail débutant à compter du 1er avril 2025. Elles ne concerneront pas les arrêts de travail en cours d’indemnisation à cette date.