Le Smic horaire va passer à 11,65 € dès le 1er janvier 2024
Rémunération. Alors que plusieurs syndicats réclamaient au gouvernement un effort supplémentaire, le Smic augmentera de 1,13 % au 1er janvier 2024, passant ainsi de 11,52 € à 11,65 € brut par heure. Cette hausse correspond à la seule revalorisation imposée par la loi.
Si selon les dernières données de l’Insee, l’inflation a fortement ralenti en France en novembre 2023 pour s’établir à +3,4 % sur un an après +4,0 % en octobre, les prix des produits n’ont pas tous chuté pour autant, notamment dans les rayons alimentaires des supermarchés.
C’est justement parce que l’inflation continue de peser sur le quotidien des ménages français, que plusieurs syndicats réclamaient au gouvernement un effort supplémentaire concernant la revalorisation du salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic). Et ce, alors que 3,1 millions de salariés, soit 17,3 % des effectifs du secteur privé non agricole, étaient payés au Smic début 2023, un record. Mais le « coup de pouce » tant espéré par certains n’aura pas lieu.
Pas de « coup de pouce » supplémentaire
Le 21 décembre 2023, le Journal Officiel a en effet publié le décret de relèvement du Smic et celui-ci correspond uniquement à l’application des mécanismes légaux de revalorisation. À compter du 1er janvier 2024, il augmentera donc de 1,13 % passant ainsi de 11,52 € à 11,65 € brut par heure, soit 1 766,92 € mensuels sur la base de la durée légale du travail de 35 heures hebdomadaires. En net, cela représente un gain de 15,61 € par mois.
Cette majoration de 1,13 % résulte de la revalorisation légale annuelle chaque 1er janvier qui prend en compte l’évolution annuelle de l’indice des prix à la consommation pour les ménages le plus modestes selon le dernier indice connu, soit 3,5 % de novembre 2022 à novembre 2023. En mai 2023, le Smic avait été automatiquement revalorisé de 2,22 % en raison de l’inflation. Sur un an, il aura augmenté de 3,37 %.
Les salaires qui, du fait de la revalorisation, deviennent inférieurs au Smic doivent être augmentés en conséquence. En revanche, aucune disposition légale n’impose ou interdit une revalorisation des salaires supérieurs. Le code du travail interdit par ailleurs toute indexation automatique des salaires sur le Smic dans les accords collectifs de travail (Code du travail, article L 3231-3).
À noter que dans 20 % des branches professionnelles, le niveau du salaire minimal serait inférieur au Smic, entraînant un tassement des grilles salariales. Le ministre du travail Olivier Dussopt a d’ailleurs annoncé qu’il convoquerait les branches non conformes et qu’il pourrait déposer si nécessaire un projet de loi afin que le calcul des exonérations sociales soit effectuées sur la base des minima de branche.
Salaire minimum des jeunes salariés
Pour les jeunes salariés ayant moins de six mois de pratique professionnelle dans la branche d’activité, le salaire minimum au 1er janvier 2024 s’établit à 9,32 € avant 17 ans (minoration de 20 %) et à 10,49 euros avant 18 ans (minoration de 10 %).
Le salaire minimum des alternants (apprentissage et contrats de professionnalisation) varie, lui, en fonction de l’âge et de l’année d’apprentissage :
Salaire alternant | Moins de 18 ans | Moins de 21 ans | Moins de 26 ans |
---|---|---|---|
1ère année (€) | 3,15 | 5,01 | 6,17 |
En % du Smic | 27% | 43% | 53% |
2ème année (€) | 4,54 | 5,94 | 7,11 |
En % du Smic | 39% | 51% | 61% |
3ème année (€) | 6,41 | 7,81 | 9,09 |
En % du Smic | 55% | 67% | 78% |