Nouveau calcul du DPE en 2026 : votre logement est-il gagnant ?
Réglementation. Le mode de calcul du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) va évoluer à partir du 1er janvier 2026 pour favoriser le recours à l’électricité dans les logements. 850 000 biens immobiliers devraient sortir du statut de passoire thermiques et pouvoir être loués ou vendus à meilleur prix. Explications.

Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), obligatoire pour toute vente, location ou construction d’un bien immobilier, est une évaluation de la consommation d’énergie et de l’émission de CO2, traduite sous forme d’étiquettes de couleurs allant de A (très performant) à G (très énergivore).
Le DPE, qui n’avait initialement qu’une valeur informative, est devenu depuis juillet 2021 un document opposable, ayant une valeur juridique contraignante et engageant la responsabilité du propriétaire. Sont ainsi opposables l’indication de la consommation d’énergie, les émissions de CO2, la classe énergétique, le coût estimé annuel d’énergie. Depuis 2025, les logements classés G ne peuvent plus faire l’objet d’une location et il en sera de même en 2018 pour les logements classés F.
Le DPE est un outil de la politique de rénovation énergétique permettant de cibler les aides publiques (MaPrimeRénov’) mais il n’a pas eu les résultats escomptés en matière de rénovation énergétique des logements. En revanche, son impact sur le marché immobilier est manifeste : contraction de l’offre locative et baisse des prix des logements mal classés.
En juillet 2024, le gouvernement a dû modifier la méthode de calcul du DPE pour ne pas pénaliser les logements de moins 40 m2. À la suite du rapport très critique de la Cour des comptes de juin 2025, le gouvernement a annoncé une nouvelle réforme du dispositif qui devrait entrer en vigueur en janvier 2026.
Nouveau mode de calcul
Depuis la réforme de juillet 2021, le classement du DPE résulte d’un algorithme assez opaque remplaçant l’évaluation sur la base des factures d’énergie du logement. La méthode de calcul du DPE prend en compte toutes les caractéristiques du logement : murs, fenêtres, année de construction, climat, mode de chauffage, isolation, orientation, environnement avec les locaux chauffés, etc. (calcul de la consommation conventionnelle des logements dite « 3CL-DPE 2021 »).
Depuis juillet 2021, le DPE tient également compte des émissions de CO2. Le classement du logement est ainsi défini par la moins bonne des valeurs de la consommation d’énergie primaire ou des émissions de CO2. La consommation d’énergie primaire (produite par le fournisseur) est déterminée par la conversion de l’énergie finale consommée par le logement au moyen d’un coefficient. Le coefficient est fixé à 1 pour le fioul et le gaz naturel, à 0,6 ou 0,8 pour le bois, et à 2,3 pour l’électricité (pour tenir compte des pertes depuis le site de production lors du transport et de la distribution de l’électricité).
Pour un appartement de 70 m2, moyennement isolé et chauffé uniquement à l’électricité, la consommation annuelle d’électricité (chauffage, eau chaude et usage domestique) est en moyenne de 10 000 kWh (140 kWh par m2 et par an).
La consommation d’énergie primaire (en kWhEP) est obtenue en multipliant la consommation d’énergie finale (en kWhEF) par le coefficient 2,3 (soit 10 000 kWhEF x 2,3 = 23 000 kWhEP). Ce coefficient, déterminé au niveau européen et révisé tous les quatre ans, est censé refléter le rendement moyen du mix électrique. Alors que le mix énergétique français est devenu très décarboné grâce au nucléaire, ce coefficient pénalise l’électricité et favorise les énergies fossiles.
Coefficient de 1,9 en 2026
À compter du 1er janvier 2026, le coefficient de conversion de l’électricité dans le calcul du DPE devrait être abaissé de 2,3 à 1,9. Cette modification résulte notamment de la révision en 2023 de la directive de l’Union européenne relative à l’efficacité énergétique, qui prévoit que les États membres appliquent à l’électricité un coefficient par défaut de 1,9 (la précédente révision de 2021 avait abaissé le coefficient de 2,58 à 2,3). Pour un logement consommant 10 000 kWhEF, la consommation d’énergie primaire passera de 23 000 kWhEP à 19 000 kWhEP, soit une diminution de 17,39 %, susceptible d’améliorer le classement du DPE.
Selon le gouvernement, le DPE d’environ 850 000 logements chauffés à l’électricité devrait monter d’une classe (de F à G ou de G à E), sans avoir à effectuer de travaux. Considérés auparavant comme des passoires thermiques, ces logements pourront être mis en location ou vendu à meilleur prix. Les biens très mal isolés resteront cependant généralement classées F ou G. Aucune baisse de classement ne pourra cependant avoir lieu avec la nouvelle méthode de calcul.
Le DPE pourra être mis à jour gratuitement sur la plateforme de l’Ademe, sans avoir à recourir à un diagnostiqueur. Le gouvernement a également annoncé qu’il s’attaquera aux fraudes et erreurs avec des contrôles et des sanctions renforcés.
(Référence : communiqué du premier ministre du 9 juillet 2025)