Huit heures ne font pas un jour, plongée en utopie
Théâtre. Du 16 au 18 février au Théâtre de la Cité de Toulouse.
Le Théâtre de la Cité accueille Huit heures ne font pas un jour, brillante adaptation par Julie Deliquet de la compagnie In Vitro, de la série télé réalisée par Rainer Werner Fassbinder. Les Krüger-Epp sont une famille typique de la classe ouvrière allemande du début des années 1970. Dans un parfum d’optimisme et une trajectoire heureuse, se dessinent les destins des membres de cette famille, de leurs collègues et amis. Exempte de tout misérabilisme, cette fresque prolétaire met en scène : défense ouvrière, émancipation féminine, dignité du troisième âge et droit de l’enfant. Rainer Werner Fassbinder mise sur la résolution des conflits par la mobilisation éclairée de ses personnages pour les rendre maîtres de leur destin !
Une oeuvre pionnière
« Huit heures ne font pas un jour forme ce que l’on appelle aujourd’hui une mini-série, en cinq épisodes, diffusée d’octobre 1972 à mars 1973 ainsi que trois épisodes non réalisés. Inédite en France, jamais représentée mondialement au théâtre à ce jour, elle apparaît com me une oeuvre très personnelle, rare, affichant une tonalité surprenante pour Fassbinder : celle de l’espoir et de la joie, écrit Julie Deliquet, également directrice du Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis. Pour la première fois à la télévision allemande, Fassbinder souhaite décrire avec empathie et humour le quotidien d’une famille de la classe ouvrière à Cologne. En RFA dans les années 1970, la moitié des actifs sont des ouvriers. »
« L’action subvertit la tradition de la série familiale, qui se tient d’ordinaire en milieu favorisé, et rencontrera un public nombreux et conquis. Huit heures ne font pas un jour est une oeuvre pionnière, une série délicieuse, printanière, fraîche, remplie d’espoir et d’énergie positive. Ses nombreuses héroïnes et nombreux héros conjurent les différentes formes d’aliénation sociale, raciale et sexiste tant par leur inépuisable énergie individuelle que par leur capacité sans cesse renouvelée à s’associer spontanément les uns aux autres. Dans un esprit libertaire soixante-huitard, Fassbinder dépeint des gens du peuple à la grande richesse morale nouant des solidarités victorieuses en dehors de toutes institutions établies, syndicales ou partisanes. »