Les Hauts Plateaux en apesanteur
Spectacle. Au Théâtre de la Cité du 13 au 19 décembre.
Mathurin Bolze, de la compagnie Les mains, les pieds et la tête aussi (Mpta), met en scène et interprète au Théâtre de la Cité Les Hauts Plateaux, selon une dramaturgie signée Samuel Vittoz. Sur scène sept danseurs jouent avec l’espace, dans ce qui semble être un champ de ruines.
« Les ruines racontent l’exil, les guerres, les exodes climatiques et politiques. Lignes de fragment, allégories du temps, elles mêlent savoir et imaginaire. Les ruines sont l’espace du possible, elles sont sans âge et participent à la concordance des temps. Juxtaposition, contiguïté, elles incarnent la coexistence des époques. Encore fumantes, elles sont le ferment de la révolte, conduisent à l’insurrection, figurent l’émeute. Le sublime de la ruine restitue quelque chose de la violence qui a présidé à son origine. Fumée de récits aussitôt dispersés… Cette entrée par les ruines nous emmènera vers nos propres confins, la région de notre fascination pour ce monde qui nous entoure et auquel nous contribuons. Cependant ce ne sont pas des ruines que nous verrons sur notre plateau mais un chantier prometteur, celui des aventures humaines qui traversent le temps, qui perdurent et mettent en oeuvre les solidarités. Les envolées poétiques et acrobatiques se jouent, avec élégance, de l’apesanteur », écrit Mathurin Bolze.
Passé et futur fusionnent
« Et alors que tout s’effondre délicatement, ajoute Samuel Vittoz, il faut faire attention de ne pas rester trop longtemps à terre, continuer de vouloir monter, chercher à s’envoler, même si le plafond descend de plus en plus bas jusqu’à vouloir tout écraser. Les corps obstinés, finiront bien par trouver une issue. Une fois que tout est bien à plat, ils se secouent, regardent leurs voisins, cherchent de l’aide, pensent ensemble un avenir dans ces ruines, se trompent, saisissent les opportunités au bond, fournissent encore un dernier effort et ça y est… »
« Nous voilà sur les Hauts Plateaux. Il s’agit d’un voyage géothermique au coeur de notre temps. Passé et futur fusionnent pour proposer un présent d’une rare intensité, irradiant de plaisirs, de sensibilités et de forces. C’est une invitation à cheminer au travers de toutes les questions importantes de notre temps. Un suspend, le point haut de la parabole, là où tout est possible. On ne sait plus si on s’envole ou si on tombe, si on avance ou si on recule. Aucune réponse au bout du chemin, juste de la joie et du courage pour reprendre la route de l’existence, dans notre monde plein d’incertitudes et de beautés. »