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Observatoire de l’Espace : plongée au coeur de l’art

Exposition. L’Observatoire de l’Espace, laboratoire culturel du Cnes, présente six oeuvres de sa collection d’art contemporain pour deux expositions : l’une « Et maintenant l’Espace ! », à Hang-Art à Esquièze-Sère, dans les Hautes-Pyrénées du 20 mai au 9 octobre, l’autre intitulée « Les incertitudes de l’Espace », au Musée des Abattoirs de Toulouse, du 1er juillet au 20 novembre.

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In Praesentia, Justine Emard, exposition « Les incertitudes de l'Espace ».
In Praesentia, Justine Emard, exposition « Les incertitudes de l’Espace ».

Opérant au sein de l’Agence spatiale française, l’Observatoire de l’Espace du Cnes est un acteur singulier – et méconnu – de la création contemporaine. Depuis l’an 2000, il développe une approche originale en vue de faire émerger savoirs et créations autour de l’univers spatial. Une démarche mise en place à travers deux programmes : le premier, intitulé Histoire culturelle de l’Espace, a pour but de constituer un patrimoine culturel de l’Espace, de développer de nouvelles analyses et réflexions à son sujet et surtout de faciliter son accès. Le deuxième, Création et imaginaire spatial, accueille des artistes de tous horizons – auteurs, dramaturges, musiciens, plasticiens, metteurs en scène, chorégraphes, performeurs – dans le cadre de résidences hors les murs et d’appels à projets.

Ce sont certaines de ces oeuvres qui seront visibles à Esquièze-Sère et aux Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse. Dans l’exposition « Les incertitudes de l’Espace » accueillie aux Abattoirs, chaque oeuvre présentée remet en question le grand récit de l’aventure spatiale tel qu’on le connaît. Élise Parré, plasticienne, présentera une installation sur les sombres débuts de l’épopée spatiale française en Algérie au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Véronique Béland, plasticienne, ainsi que Justine Emard, plasticienne et vidéaste, reconsidèrent toutes les deux le rôle et la place des non humains (animaux, véhicules spatiaux…) dans l’histoire spatiale. Isabelle Prim, réalisatrice, interroge les faits et observations qui peuvent nous faire douter ce que l’on rencontre dans l’Espace quand on tente de s’y aventurer.

Six pièces inspirée par le spatial

L’exposition « Et maintenant l’Espace ! » à Esquièze-Sère présente une sélection de six pièces qui rend compte de la vitalité de la création contemporaine inspirée par le spatial. Les artistes, par leurs vidéos, installations et photographies, invitent les visiteurs à parcourir à leur suite les voies artistiques dans lesquelles ils se sont engagés et à réfléchir sur la façon de représenter les activités liées à l’exploration spatiale. Le réalisateur Alexandru-Petru Badelita, la photographe Sylvie Bonnot et le plasticien Bruno Petremann réactivent des archives visuelles et en explorent les potentialités formelles tout en portant leur attention sur les aspects méconnus de la conquête de l’Espace. Quant au photographe Raphaël Dallaporta, il engage le regard du spectateur par la déconstruction de photographies d’infrastructures spatiales sur Terre. L’artiste et poète Eduardo Kac présente la première oeuvre à avoir été conçue pour exister uniquement dans l’Espace, libérée des contraintes de la pesanteur.

Le plasticien et sculpteur Loïc Pantaly a fabriqué une sonde spatiale qui plonge joyeusement le visiteur dans une physique de l’Espace pleine d’humour. La collection d’art contemporain de l’Observatoire de l’Espace du Cnes, qui rassemble, oeuvres vidéo, sculptures, photographies et installations, est unique en Europe. Elle résulte d’appels à projets et de collaborations avec des artistes de toutes les disciplines des arts visuels désireux de porter une réflexion sur les matériaux, anciens et actuels, issus des activités spatiales. Les artistes qui prennent part aux programmes de création de l’Observatoire de l’Espace du Cnes bénéficient d’un budget de production et d’un accompagnement éditorial. Une fois acquise, chaque oeuvre est déposée aux Abattoirs.