Hommage à Tennessee Williams à la Cinémathèque de Toulouse
Cinéma. La Cinémathèque de Toulouse rend hommage au dramaturge américain jusqu’au 30 avril.
Entre une plongée dans l’oeuvre hypnotique du réalisateur hongrois Béla Tarr et une autre dans les archives de l’Ina, la Cinémathèque de Toulouse propose aux cinéphiles une respiration avec la programmation de plusieurs chefs d’oeuvre du cinéma américain, inspiré de l’écrivain Tennessee Williams. « Un bol d’air moite, de sueur et de désir étouffé étouffant, reconnaît toutefois Franck Lubet, responsable de la programmation à la Cinémathèque de Toulouse. Marginaux, déclassés, paumés, refusés, frustrés, névrosés… Une oeuvre théâtrale fiévreuse qui fait la part belle aux oubliés du rêve américain. Une oeuvre théâtrale sulfureuse dont la machine à rêves du cinéma américain s’est emparée pour nourrir sa propre mythologie, transformant son caractère d’indompté en nouveau glamour. Vous pensez au tee-shirt déchiré de Marlon Brando ou au petit lit d’enfant de Carroll Baker. »
« Et vous avez raison. Le cinéma hollywoodien des années 1950, en puisant à l’oeuvre de Tennessee Williams, tendait à rompre avec sa période classique. Propulsé par Elia Kazan, c’est l’âge d’or de l’Actors Studio, l’arrivée sur le devant des écrans du réalisme américain – d’un réalisme à l’américaine. Et en guise de rupture, la naissance de nouvelles icônes. Une histoire de malentendu finalement. Comme Tennessee Williams n’aimait pas les adaptations de ses pièces pour l’écran. Comme Tennessee Williams, travaillant pour la MGM comme scénariste au début des années 1940, se voyait refuser un scénario original – La Ménagerie de verre – qui allait devenir la pièce de théâtre qui le propulserait sur le haut du pavé de Broadway. Succès sur les planches que Hollywood s’empressera d’adapter… Les plus belles histoires d’amour ne sont-elles pas le fruit d’un malentendu ? Les plus déchirantes, certainement. Et les histoires de Tennessee Williams déchirent grave. » Jusqu’au 30 avril, on pourra ainsi voir ou revoir L’homme à la peau de serpent de Sidney Lumet ou encore Baby Doll d’Elia Kazan.