Sortir

Un été en France : Un portrait de Stendhal signé Eduardo Arroyo à Grenoble

Art. Il est des lieux, plus ou moins fréquentés qui recèlent d’oeuvres artistiques mésestimées, car le plus souvent invisibles aux yeux des usagers. Coup de projecteur sur un portrait de Stendhal signé d’un grand artiste espagnol contemporain à découvrir à Grenoble.

Lecture 5 min
Le fort de la Bastille offre de nombreuses animations durant l’été. (Crédit : Caroline Thermoz-Liaudy.)

C’est évidemment à la cité scolaire Stendhal de Grenoble que le tableau est exposé, à l’abri de presque tous. Le tableau est signé du célèbre artiste contemporain espagnol, Eduardo Arroyo (1937-2018), réalisé au début des années 2000. Il s’agit d’un portrait peint de Stendhal que seuls les élèves ont la chance de pouvoir admirer. Le tableau est accroché en hauteur, au-dessus de la porte d’entrée de l’ancienne chapelle transformée aujourd’hui en centre de documentation et d’information.

Le portrait de Stendhal, peint par Eduardo Arroyo. (Crédit : Thomas Richardson.)

L’oeuvre est construite en deux parties : la principale représente la tête de Stendhal cernée par des bandes aux tons foncés. Les contours du visage multicolore sont dessinés par la chevelure et la barbe noires tandis que le nez couleur ocre ressort tout particulièrement. Un bandeau vertical rouge vif sert d’écriteau avec le nom Stendhal écrit en lettres composées de minuscules taches de couleurs.

Méconnue du grand public, cette toile est propriété de la Région Auvergne-Rhône-Alpes qui l’aurait achetée pour près de 120.000 €. Il s’agit d’une commande de la collectivité adressée à l’artiste espagnol afin de compenser la destruction d’une autre de ses oeuvres intitulée Le Marché aux chapeaux. Cette fresque de neuf mètres de haut et six mètres de large avait été réalisée sur une des façades de l’établissement scolaire en 1982 dans le cadre de l’opération nationale treize murs peints en France. Jack Lang, ministre de la Culture, avait même assisté à son inauguration.

En 2000, Arroyo avait été alerté par le conservateur du Musée de Grenoble, que la fresque allait être détruite dans le cadre d’une opération de rénovation de l’établissement. L’artiste avait fait valoir ses droits d’auteur et obtenu de la Région cette nouvelle commande en compensation.