Humeur

Chimie

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Agnès Bergon.

« La guerre en Ukraine a bon dos », s’indignait récemment Michel Édouard Leclerc, fustigeant les hausses de prix réclamées par les industriels de l’agroalimentaire, justifiées selon ces derniers par le conflit en Europe de l’Est, hausses dues plus sûrement, selon le patron des supermarchés, à la spéculation. D’autres lobbies industriels très puissants ont dernièrement eu recours à cet argument décidément bien commode pour avancer leurs pions alors que la Commission européenne planche sur une révision de la Directive Reach.

Adopté en 2007, ce règlement visait à mieux protéger la santé humaine et l’environnement contre les risques liés aux substances chimiques. La révision proposait une évaluation des risques par famille de produit plutôt qu’une évaluation au cas par cas. Le débat n’aura finalement pas lieu, le lobby chimique allemand ayant pesé de tout son poids (extrêmement lourd) pour que la révision soit reportée aux calendes grecques. Motif invoqué : l’invasion russe et ses conséquences délétères sur la compétitivité de l’industrie outre-Rhin… Laquelle va bénéficier, on se rassure, d’un opportun soutien de 200 Mds€ de son gouvernement.