Humeur

Compromis

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Agnès Bergon

À l’issue du deuxième tour des élections législatives, le locataire de l’Élysée vient de s’apercevoir, pétrifié, que les Français qui l’ont élu pour un second mandat, n’ont pas souhaité lui confier à nouveau toutes les clés du pouvoir. Chat échaudé… La nouvelle assemblée a pour ainsi dire toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, la majorité présidentielle n’étant plus que relative. Passée la stupeur, le chef de l’État a reçu les représentants des différentes forces politiques qui forment son opposition et consulté tous azimuts pour essayer de trouver les soutiens qui lui font cruellement défaut. Évoquant un « risque de blocage du pays » – dramatiser un peu ne fait pas de mal –, il a renvoyé lesdits partis à leurs responsabilités, ce qui n’est pas très fair-play lorsque le taux d’abstention dépasse les 53 % et que chez les 18- 24 ans, sept électeurs sur 10 ne se sont pas rendus aux urnes. De cette situation presque inédite, pourrait pourtant émerger une nouvelle façon de gouverner – nouvelle s’entend pour la France –, à savoir l’art du compromis que pratiquent nos puissants voisins européens depuis des lustres.