Humeur

Destruction

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Agnès Bergon.

La Commission européenne veut interdire à terme la destruction de textiles neufs invendus, un non-sens économique, écologique et social. Une mesure à laquelle certaines marques n’hésitent pourtant pas à recourir, préférant détruire plutôt que solder ces ressources. Objectif : éviter le gaspillage, sachant que le textile est la deuxième industrie la plus polluante.

En France, depuis le 1er janvier 2022, la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec) proscrit la destruction des invendus et oblige à recourir systématiquement au réemploi (notamment par le don), à la réutilisation et au recyclage des produits neufs. Dans les faits, le bilan de cette première année d’application est plutôt mitigé, faute de moyens de contrôle par l’État et du fait de la faiblesse des amendes, relève le site Reporterre.

Difficile également de contrôler le respect de cette interdiction lorsque « la majorité de la destruction est effectuée dans les pays fabricants hors de la France », comme l’indique l’Ademe dans une étude, soit principalement en Asie. L’instauration d’une interdiction à l’échelle européenne sera-t-elle plus efficace ? Il est permis d’en douter.