Humeur

Juste

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Agnès Bergon.

La Première ministre a bien entendu « les réticences, les inquiétudes et les questions » soulevées par sa réforme des retraites. Du moins, c’est ce qu’elle a assuré sur un plateau télé la semaine dernière. Désormais seule au front, la cheffe du gouvernement maintient pourtant le cap, inflexible, malgré les critiques qui pointent un texte dont les travailleurs pauvres, les salariés ayant eu des carrières incomplètes, les précaires et les femmes (ce sont souvent les mêmes personnes) seront de fait les premières victimes.

Car, loin de rétablir « la justice » et « le progrès » comme le clamaient les premiers éléments de langage utilisés en janvier, le texte en débat au parlement depuis quelques jours ne fait, bien au contraire, qu’aggraver ces inégalités. D’ailleurs, l’exécutif ne parle plus de réforme « juste » mais pudiquement évoque une « répartition des efforts ». Pas sûr que l’argument suffise à convaincre une opinion publique de moins en moins réceptive à cette petite musique serinée du haut de l’État