La France est, paraît-il, l’un des pays les mieux fournis en termes de système médical. On nous l’envie de tous les côtés, pourtant pas toujours à juste titre, puisque ce dernier semble bien affaibli. Manque de moyens humains et financiers, déserts médicaux, hôpitaux asphyxiés, médecins au bord de la crise de nerfs, une assurance maladie en perte de 6 Mds€, bref, rien ne va plus. Pourtant le domaine de la santé, dangereusement en profond mal-être, est peut-être le seul qui demande une attention toute particulière.
Dernier fait en date : les deux principaux syndicats de médecins libéraux ont rejeté à l’unanimité, après une trentaine de réunions bilatérales, quatre plénières et 86 heures de négociations, l’accord proposé par l’Assurance maladie. Une main pourtant tendue au vu de sa situation critique, alors que les médecins réclamaient une valorisation légitime de leurs tarifs. Les deux parties n’ont pas réussi à s’entendre sur la redéfinition des conditions d’exercice du corps médical.
Un échec de plus et une perte de temps, tandis que les campagnes (et bientôt les villes) sont en pénurie de professionnels de santé. Un arbitrage va s’engager mais la rupture semble profonde. La fracture médicale n’est pas près d’être résorbée.