Unanimement à la réforme des retraites dont les grandes lignes ont été dévoilées par la Première ministre le 10 janvier, les organisations syndicales font front commun. Ce n’était pas arrivé depuis 12 ans, à l’occasion de la précédente réforme des retraites conduites par Nicolas Sarkozy qui avait abouti au recul de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans. Sans attendre l’intégration de la réforme au projet de loi qui sera présenté en Conseil des ministres du 23 janvier, les syndicats annoncent une journée de mobilisation en quelque sorte préventive, le 19 janvier, manière aussi de griller la priorité aux partis de gauche qui ont, eux, décidé de se mobiliser le 21 janvier. Dans certaines branches (énergie, transports), les appels à la grève et aux blocages circulent déjà, chacun promettant le « grand soir ». Éreintés par la baisse de leur pouvoir d’achat, échaudés par la longue et rude grève des personnels des raffineries, nos concitoyens de la majorité silencieuse – car faut-il le rappeler, seuls 10 % des salariés français sont syndiqués – voient se profiler une fin d’hiver très compliquée.