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La formation sera-t-elle le salut des métiers du transport en Occitanie ?

Emploi. Le secteur des transports cherche des collaborateurs. Et, il y a urgence ! Il manque 1 500 chauffeurs en Occitanie : conducteurs de poids lourds, de cars, ambulanciers... Pour répondre à cette problématique, le Geiq Transports Occitanie propose des contrats de professionnalisation pour attirer les candidats.

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Photo de Laure-Anne Domont
Laure-Anne Domont est directrice ajointe du Geiq Transports Occitanie, spécialisé dans l’ingénierie de formation pour les entreprises du secteur. (© Geiq Transports Occitanie)

Le transport routier et les activités auxiliaires liées aux fonctions support telles que le métier de mécanicien emploient 71 770 personnes en Occitanie, dont 70 % de conducteurs. Un secteur où « la pénurie de main-d’œuvre est bien réelle alors que le transport participe très fortement au développement économique global », déplore Laure-Anne Domont, directrice adjointe du Geiq Transports Occitanie, groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification, véritable outil pour la formation et l’emploi dans le secteur. « Les métiers de la route ne sont pas assez visibles, ni mis en valeur », ajoute-t-elle. Conséquence, il manque 1 500 chauffeurs en Occitanie : conducteurs de poids lourds, de cars, ambulanciers...

Des parcours d’insertion et de qualification

Créé en 2018 sous statut associatif et géré par les professionnels, ce groupement d’employeurs a pour vocation de répondre aux besoins de formation et de main-d’œuvre des entreprises de transport. Il fonctionne, à hauteur de 80 %, grâce aux financements des adhérents (soit 612 au total) ainsi que grâce aux fonds des Opérateurs de compétences (Opco) pour le volet formation. Certains parcours s’appuient également sur des financements de France Travail.

« Notre mission est d’organiser pour nos adhérents les parcours de formation des futurs professionnels », explique l’intéressée. Pour ce faire, le Geiq Transports Occitanie fait appel à des organismes spécialisés tels qu’Aftral, Promotrans, ECF, etc. Et Laure-Anne Domont de préciser : « Lorsque les candidats s’engagent sur un parcours avec le Geiq, nous prenons également en compte la dimension sociale et professionnelle. »

Les entreprises de transports peuvent ainsi déléguer les recrutements au Geiq, ses membres se chargeant de la sélection des candidats, des entretiens et de la validation des prérequis. Pour devenir chauffeur, il faut, par exemple, avoir 20 ans minimum et le permis B depuis au moins deux ans. Pour les mécaniciens, le permis de conduire n’est pas obligatoire.

Chauffeur et conducteur de transport de marchandises, des métiers en tension

Des profils, qui malgré de forts besoins, sont difficiles à recruter. « Ces métiers sont en tension parce qu’ils sont réputés pénibles, reconnaît Laure-Anne Domont. Il y a en effet de grosses amplitudes horaires, des découchers, de la manutention et beaucoup de responsabilités envers les voyageurs ou les marchandises. En revanche, c’est un métier qui correspond bien à ceux qui aiment l’autonomie ou être seul au volant d’un véhicule par exemple. »

Les parcours d’insertion et de qualification proposés par le Geiq reposent sur le contrat d’apprentissage ou le contrat de professionnalisation. Dans ce dernier cas, il n’y pas d’âge limite. La formation théorique et pratique, sur le terrain, dure six mois. L’objectif des entreprises est d’embaucher les stagiaires en CDI et de les garder, une fois formés. Et côté salaires, « un conducteur sur un circuit régional touche 2 100 € nets en moyenne, ce salaire peut aller jusqu’à 3 000 € au national », ajoute la directrice.

En complément de cet outil, les transporteurs d’Occitanie ont créé un groupement d’employeurs, le GE Interface qui propose, lui, des offres d’emploi et un vivier de candidats déjà formés, prêts à prendre le volant. « Si les entreprises recherchent souvent des chauffeurs confirmés, pas d’inquiétudes pour les candidats : un chauffeur au chômage, ça n’existe quasiment pas. C’est souvent au plus offrant », conclut Laure-Anne Domont.

Si l’Occitanie recherche des conducteurs, c’est aussi le cas en France et en Europe. En 2023, il manquait ainsi 230 000 chauffeurs à l’échelle de l’hexagone.