Eden, la Silicon Valley des énergies nouvelles
Energie. L’écosystème Eden entend favoriser l’émergence de la filière énergie nouvelle.
Un nouveau cap a été franchi en septembre dernier dans le Biterrois pour favoriser l’émergence d’énergies nouvelles. En effet Hugues Moutouh, préfet de l’Hérault et Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, ont lancé le projet Eden (écosystème durable et énergies naturelles), en présence de Florence Lambert, présidente de Genvia, et Luc Mas, directeur général Cameron–Schlumberger à Béziers. Ce projet ambitieux, sorte de Silicon Valley biterroise, qui prend place sur le site industriel de Shlumberg, est le fruit de longues années de résilience et d’audace d’acteurs régionaux. Il entend réunir tous les six mois l’ensemble des partenaires (État, Région, industriels locaux, institutions de recherche françaises, autorités locales…) pour définir conjointement les priorités nécessaires à la mise en oeuvre de nouvelles filières dans l’énergie, en les accompagnant dans leurs besoins.
GENVIA, UN MODÈLE
Ce projet est également destiné à soutenir le développement de l’entreprise Genvia – et son écosystème dans les années à venir –, née d’un partenariat public-privé unique, qui porte l’industrialisation à grande échelle de la technologie innovante d’électrolyse à haute température. De fait, Genvia ambitionne de déployer à grande échelle une technologie de rupture de l’électrolyse, avec un rendement nettement supérieur, permettant la production d’hydrogène décarboné à un coût beaucoup plus compétitif. L’objectif d’ici 2030 est de le faire baisser à 2€/kg. Genvia a ainsi pour ambition de se positionner comme leader mondial de la fourniture de solutions de production d’hydrogène décarboné au meilleur coût. Pour rappel, il fait partie des 10 projets français retenus dans le cadre du Projet Important d’Intérêt Européen Commun (PIIEC) « Hy2Tech » autorisé par la Commission européenne cet été.
>LIRE AUSSI : Huit projets pour un littoral plus vert
Toutefois, bien que tous les regards soient tournés vers la société de production d’électrolyseurs nouvelle génération, basée à Béziers, – combinant les savoir-faire et expertises de Schlumberger, du CEA, Vinci et Vicat –, le projet Eden a également vocation à favoriser l’émergence d’autres énergies décarbonées. C’est le cas, entre autres de l’éolien flottant à Port-la-Nouvelle, le premier projet d’ampleur industrielle de production d’hydrogène vert en Occitanie et dans le Sud de la France. Avec 10 tonnes produites par jour dès 2024, cette usine représentera à elle seule 21 % des objectifs d’hydrogène inscrits dans la trajectoire RePOS de la Région. Et la liste n’est pas exhaustive. La filière hydrogène est de fait un enjeu majeur de développement pour le territoire régional, qui a instauré un Plan Hydrogène vert de 150 M€, sur la période 2019-2030, afin de soutenir l’essor de l’ensemble de la filière, de la production aux usages en passant par la distribution. Par ce biais, l’Occitanie entend ainsi devenir la première région à énergie positive d’Europe.
SYSTÈME D’ANTICIPATION
L’objectif du nouvel écosystème, qui s’articule autour de cinq piliers, est comme le rappelle la présidente de la Région Occitanie « d’anticiper les besoins en termes d’infrastructure, de foncier, de solutions technologiques, de formations, de recrutements » pour les années à venir. Le projet a pour ambition aussi de favoriser la chaîne de l’innovation qui relie la recherche à l’industrie, à l’instar de Genvia. Une façon également de « gérer la compétitivité et de donner du sens à des acteurs qui veulent oeuvrer pour l’environnement. Nous devons synchroniser nos ambitions collectives autour de ce projet qui vient répondre aux enjeux actuels et à venir de notre société », souligne, de son côté, Florence Lambert la présidente de Genvia.
Eden s’appuiera notamment sur un campus emblématique, et vertueux au niveau des impacts environnementaux. Ce campus facilitera les actions de formation, évolutives et inhérentes à l’ambition même du projet Genvia et de Schlumberger, installés sur le bassin biterrois. Olivier Peyret, président France et directeur Europe New Energy de Schlumberger, conclut, lui, qu’« un tel écosystème peut être calqué pour toute filière d’avenir confrontée à des défis complexes. Il aide l’industrie à oser davantage, à aller encore plus loin dans ses développements technologiques. C’est une vraie innovation. »