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Toulouse Métropole dévoile son plan d’économies d’énergie

Energie. La collectivité veut réduire ses consommations et développer la production d’énergie renouvelable.

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Toulouse Métropole dévoile son plan d'économies d'énergie
Les décorations de Noël seront exposées moins longtemps, ce qui permettra une économie de 20 MWh. (Crédit : Pixabay)

Consommer mieux et moins, c’est l’objectif du plan d’économie que vient de dévoiler le 13 octobre le président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc en réponse à la crise énergétique. La collectivité, comme beaucoup d’autres, est confrontée en effet à une envolée de ses factures énergétiques. La facture de gaz de la ville de Toulouse est de fait passée de 4,4 M€ en 2021 à 7,3 M€ en 2022 (pour Toulouse Métropole, elle est passée de 800 K€ à 1,3 M€ en un an). La facture d’électricité de la ville de Toulouse, est, elle passée de 12 M€ en 2021 à 17M€ en 2022 (pour Toulouse Métropole, la facture d’électricité est passée de 3,5 M€ à 5 M€ en un an). Dès cet hiver, plusieurs mesures seront donc mises en oeuvre pour diminuer la consommation d’énergie de ses infrastructures dont un abaissement de la consigne de chauffage à 19°C dans tous les bâtiments, y compris les écoles, mais à l’exception des crèches et des Ehpad ; l’extinction de l’eau chaude dans les bâtiments administratifs « partout où cela est possible », précise toutefois la collectivité. Les infrastructures sportives sont elles aussi soumises à des mesures d’économie via la limitation de la température dans les gymnases à 15 °C tandis que dans les piscines, la température de l’eau sera baissée de 1°C, celle de l’air de 2°C.

Avec la mise en place d’un revêtement synthétique à la patinoire Bellevue, ces mesures doivent permettre à la collectivité d’économiser près de 300 MWh par an. Outre le chauffage des bâtiments, c’est sur l’éclairage public que Toulouse Métropole veut faire des économies. Il sera éteint à minuit dès le passage à l’heure d’hiver, le 30 octobre prochain, indique la collectivité qui prévoit toutefois que certains lieux de passage tels que le centre historique, la gare Matabiau ou encore la place Abbal, dans le quartier de la Reynerie, resteront allumés. Les caméras de vidéo-protection resteront fonctionnelles et en alerte toute la nuit, rassure Toulouse Métropole. Ces mesures permettront d’économiser 450 MWh par mois, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 100 foyers. La collectivité, qui prévoit de rogner également sur les éclairages de Noël et des monuments historiques, veut par ailleurs, dès la fin du mois, ajuster la fréquence des lignes A et B du métro toulousain. En heure creuse, le temps d’attente augmentera de quelques dizaines de secondes. Sur la ligne B, les usagers bénéficieront d’une rame toutes les 80 secondes aux heures de pointe. Le service Téléo sera, lui, suspendu dès 22 heures.

RÉNOVATION URBAINE

La Métropole, qui a déjà financé la rénovation énergétique de 9 000 logements sociaux, veut accélérer le rythme en lançant dès cet hiver, des campagnes de communication ciblées pour proposer une aide aux propriétaires dont le bien nécessite une rénovation. Plusieurs zones ont été ciblées dont les Minimes, Montaudran et La Terrasse, Rangueil, la Côte Pavée, ainsi que les quartiers pavillonnaires de Saint-Jean, Balma et Saint-Orens. 34 000 foyers habitant des immeubles et 2 300 maisons sont concernés. Le soutien de la collectivité aux travaux de rénovation peut aller jusqu’à 8500 €. La Métropole prévoit en parallèle de doubler les aides au logement social pour accélérer la rénovation énergétique des logements sociaux et améliorer la qualité de vie des plus modestes. La Mairie de Toulouse qui consacre 1,5 M€ chaque année à la rénovation énergétique de son patrimoine, veut aller plus vite et gonfler l’enveloppe d’1 M€ supplémentaires par an.


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Sont notamment ciblées les écoles. Plusieurs opérations sont en projet dont la crèche Jean Moulin, la salle Barcelone et l’école maternelle Billières. L’autre axe sur lequel travaille la Métropole est la production d’énergie renouvelable. Outre les opérations déjà réalisées telles que la centrale photovoltaïque du MIN, la centrale solaire de l’Oncopole ou encore le méthaniseur de la station d’épuration de Ginestous, la collectivité veut imposer dans tous ses projets de nouveaux bâtiments la production d’énergie renouvelable. D’ici 2026, 19 bâtiments à énergie positive devraient ainsi être construits dont le futur technicentre du Boulevard d’Atlanta à Toulouse qui doit réunir les services techniques de la collectivité. Il devrait être, selon Jean-Luc Moudenc, « l’un des plus grands bâtiments à énergie positive de France ». Cela passera aussi par la création de nouvelles ombrières photovoltaïques sur le parking du Zénith et sur le parking relais de l’Oncopole. La Métropole a ainsi produit 411 GWh d’énergie propre en 2021 contre 268 GWh en 2018.