À Farnborough, ATR engrange de nouvelles commandes
Aéronautique. Le constructeur d’avions régionaux confirme son leadership sur son segment de marché.
À l’occasion du Salon aéronautique de Farnborough qui a refermé ses portes le 22 juillet, le constructeur d’avions régionaux ATR a réaffirmé son leadership sur son segment de marché. Le numéro un mondial y a en effet engrangé de nouvelles commandes et signé plusieurs contrats de maintenance globale importants. Les compagnies japonaises ORC et Feel Air, ainsi que la compagnie gabonaise Afrijet, notamment, ont opté pour les turbopropulseurs d’ATR. Le constructeur continue ainsi d’élargir sa présence au Japon surtout grâce à Feel Air, qui prévoit d’opérer une flotte pouvant intégrer jusqu’à 36 ATR.
Ces avions régionaux dont les émissions de CO2 et les coûts opérationnels sont parmi les plus faibles du marché intéressent également la communauté du leasing. Le nouveau loueur irlandais Abelo prévoit ainsi d’acquérir 20 appareils, dont 10 ATR 42-600S, la version à décollage et atterrissage courts. ATR a par ailleurs signé à Farnborough un contrat de maintenance à long terme avec Emerald Airlines, nouvelle compagnie régionale irlandaise et opérateur exclusif du réseau d’Aer Lingus Regional.
PRÉVISIONS À 20 ANS
Le salon a également été l’occasion pour ATR de dévoiler ses nouvelles prévisions de marché à 20 ans. Le constructeur, co-entreprise d’Airbus et de Leonardo, prévoit en effet une demande d’au moins 2 450 avions turbopropulseurs au cours des deux prochaines décennies pour répondre à la demande croissante de liaisons régionales et à la nécessité de réduire les émissions du transport aérien.
« Nos prévisions démontrent que la connectivité est indispensable aujourd’hui comme pour demain, à la fois pour les marchés émergents et les marchés plus matures. La demande proviendra principalement de la modernisation de la flotte des compagnies aériennes pour répondre aux normes environnementales les plus strictes, et proposer un transport aérien à la portée de tous. Sept nouveaux avions sur dix seront destinés au renouvellement d’appareils, les autres permettront d’améliorer la mobilité et la connectivité régionale à travers de nouvelles liaisons. Dans les marchés matures, les préoccupations environnementales constituent en effet le principal levier de changement au sein de l’ensemble de l’écosystème de l’aviation. Tandis qu’en Asie Pacifique, en Amérique latine, ou en Afrique, par exemple, le défi est de fournir une alternative abordable à des moyens de transport chronophages. Partout, la rentabilité pour les opérateurs et le confort pour les passagers sont d’une importance capitale, et la famille ATR -600 fait la différence, en offrant à la fois performances environnementales, confort, fiabilité et des coûts d’opération inégalés », assure Fabrice Vautier, directeur commercial d’ATR. Un autre facteur déterminant pour la demande future de turbopropulseurs est leur capacité à répondre à l’évolution du cadre réglementaire lié aux défis climatiques. L’augmentation du prix du carburant, la taxation croissante du carbone, ainsi que la demande accrue des passagers pour des voyages à faibles émissions sont autant de facteurs qui poussent naturellement le secteur aérien à favoriser les avions à faible émission de carbone, notamment les turbopropulseurs.
>LIRE AUSSI : L’Occitanie lance un plan avion vert de 100 millions d’euros
« Si, aujourd’hui, tous les jets régionaux d’Europe étaient remplacés par des turbopropulseurs, la réduction des émissions de CO2 serait équivalente à la quantité de CO2 absorbée par une forêt de 5000 km2, soit approximativement la superficie des îles Baléares », affirme le constructeur. Pour satisfaire cette demande, ATR travaille sur un turbopropulseur bientôt capable de voler avec 100% de carburant d’aviation durable (SAF). Le constructeur vient d’ailleurs de réaliser un premier vol avec 100 % de SAF dans les deux moteurs d’un avion commercial. La certification de son moteur de dernière génération, le PW127XT, est également en cours, et les premières livraisons sont prévues dès cette année.