À Toulouse, le groupe All For You va ouvrir six nouveaux restaurants
Success story. Après plusieurs années tumultueuses, le groupe de restauration réaffirme sa stratégie de développement, notamment en périphérie de Toulouse où il a racheté trois Courtepaille pour en faire des brasseries-pubs à la française. Il a par ailleurs annoncé l’ouverture de trois nouvelles adresses en centre-ville d’ici 2025.
Au revoir Courtepaille, bonjour Jacques. En difficulté depuis déjà plusieurs années, l’enseigne « iconique de la route des vacances » comme l’écrivent dans leurs colonnes nos confrères du Figaro, a été remise en vente par Napaqaro, deux ans seulement après sa reprise. Le groupe de restauration, propriétaire de Buffalo Grill et de la chaîne de fast-food à succès Popeyes, a en effet annoncé en début d’année se séparer des 187 restaurants Courtepaille.
À Toulouse, les trois établissements situés respectivement à Fenouillet, Blagnac et Balma ont été repris par le groupe toulousain All For you, dirigé par Arnaud Chérubin, Philippe Lacassagne, François-Louis Lapeyre et Fabien Mast. Déjà à la tête de six restaurants dans le centre historique de la Ville rose, dont la Compagnie française, Ma biche sur le toit ou encore l’Envol pour ne citer qu’eux, le groupe de restauration a investi plus de 2 M€ dans l’opération, travaux compris (agencement, mobilier, agrandissement des terrasses).
Après le centre-ville, la périphérie ?
« Déjà bien implantés dans Toulouse, nous avions la volonté de nous diversifier et de sortir du centre-ville. Lorsque l’opportunité de racheter les restaurants Courtepaille s’est présentée, nous avons saisi l’occasion. Tout s’est fait très vite. Nous avons été informés au mois de juin par un commercial de chez Century 21 que l’on connaît bien et nous avons répondu à l’appel d’offres en l’espace de deux jours », explique Arnaud Chérubin.
Objectif pour All For You qui compte déjà 250 collaborateurs et dépasse les 16 M€ de CA ? Poursuivre son développement et proposer un nouveau concept. Inspirée des pubs anglais et des bouillons français, l’enseigne Jacques - qui a failli s’appeler Chirac ! - est une brasserie-pub ouverte 7j/7, de 12 heures à 2 heures et qui fait la part belle à la cuisine traditionnelle. À la carte, des plats emblématiques mais surtout réconfortants (œuf mayonnaise, poireaux vinaigrette, bœuf bourguignon, blanquette, profiteroles, baba au rhum... ) à des prix accessibles, avec des formules comprises entre 15 et 19 €.
Ouvert depuis le 11 décembre dernier, le Jacques de Fenouillet affiche déjà complet midi et soir, avec 200 couverts jour. Encore en travaux, les deux autres établissements devraient ouvrir leurs portes en février pour celui de Balma et en mars pour celui de Blagnac. « Avec ces trois brasseries-pubs, nous avions vraiment envie de proposer un lieu vivant à toute heure de la journée, convivial, chaleureux, authentique et dynamique », souligne Arnaud Chérubin. Et de poursuivre : « Voilà pourquoi ils seront aussi le lieu de soirées à thème, de concerts live et aussi de retransmissions de compétitions sportives. »
Une politique d’investissement
Loin d’être une évidence, ce rachat de trois restaurants en périphérie est un vrai pari pour les quatre associés et leurs équipes. « En centre-ville, plus ça va et plus finalement on prend le risque de cannibaliser la clientèle entre nos différents établissements. D’où notre envie de tenter le coup et de commencer à se développer en périphérie. C’est un nouveau marché à saisir. Pour autant, ça ne veut pas dire que l’on va délaisser le centre de Toulouse », tempère l’intéressé qui annonce d’ailleurs l’ouverture de deux nouvelles adresses supplémentaires en 2024.
La première place Saint-Georges, en lieu et place du Miroir. « Nous avons investi plus de 1,5 M€ dans ce projet. Les travaux vont commencer au mois de mars pour une ouverture prévue en septembre. L’idée est de proposer un service continu de 7 heures à 2 heures. Autrement dit, du petit-déjeuner, au déjeuner, en passant par la limonade de l’après-midi avant d’attaquer l’apéritif et de passer au dîner et à la fête. »
Pour la seconde adresse, direction la rue Sainte-Catherine. C’est au rez-de-chaussée de la Cité internationale des chercheurs de Toulouse, la CIC, qu’ils ont décidé de dupliquer leur concept de brasserie italienne avec l’ouverture des Jardins de la compagnie. Désormais propriétaire d’un espace de 200 m² en cours d’aménagement et de décoration, le futur restaurant pourra accueillir 70 couverts à l’intérieur et jusqu’à 150 en terrasse. Coût de l’opération ? Environ 700 000 €.
Rebond et renouveau
Toujours à la recherche de lieux d’exception, le groupe toulousain a frappé un grand coup en remportant il y a quatre ans l’appel d’offre concernant le futur rooftop de l’ex cinéma UGC, sur l’Esplanade François Mitterrand. Encore en plein chantier, « nous allons récupérer dans quelques mois plus de 1200 m² répartis sur deux niveaux », annonce Arnaud Chérubin.
L’ouverture de ces six nouveaux restaurants sonne comme un renouveau pour les quatre associés gérants. Condamnés pour fraude fiscale en février 2022 après plusieurs années de procédure, « ça a failli être la fin de tout pour nous. Entre les perquisitions, les procès et le risque de finir en prison, nous avons vraiment vécu une période difficile », rapporte avec franchise Arnaud Chérubin qui ne se cherche aucune excuse. « Nous avons triché et avons été punis pour cela. Heureusement, nous avons bénéficié du soutien inconditionnel de nos équipes.Tout le monde est resté. Et c’est aussi pour ça que l’on a envie aujourd’hui de rattraper le temps perdu. »