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Aeromart : l’aéronautique face à de nombreux défis

Aéronautique. La convention d’affaires, programmée du 29 novembre au 1er décembre au Meett, se prépare à faire le plein.

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Aeromart : l'aéronautique face à de nombreux défis
(Crédit : ©AIRBUS SAS 2022 HERVÉ GOUSSÉ - MASTER FILMS)

La convention d’affaires internationale Aeromart se déroulera du 29 novembre au 1er décembre 2022 au Meett, à Aussonne. Une première pour ce grand rendez- vous des acteurs de l’aéronautique et du spatial. Après une version 2021 entièrement digitalisée, cette 14e édition renoue avec le présentiel, toutefois, les sociétés implantées dans des pays appliquant des restrictions de voyage ou de quarantaine, pourront participer de manière virtuelle à la convention. Près de 3 000 visiteurs sont attendus. Stéphane Castet, dirigeant d’Advanced Business Events (ABE), organisateur de l’événement, avec BCI Aerospace en partenariat avec Aerospace Valley, espère ainsi retrouver « les niveaux de fréquentation d’avant crise ». « Plus de 50 délégations internationales ont en effet annoncé leur participation tandis qu’un millier d’entreprises sont inscrites. Ce sont autant de signaux positifs », pointe-t-il.

« Cette sortie de crise met l’accent sur la nécessaire transformation du secteur »

Au coeur des échanges de cette 14e convention d’affaires, il devrait notamment être question de pénurie de ressources, de digitalisation et surtout de décarbonation. L’événement est organisé avec le soutien de la Région Occitanie via son agence de développement économique Ad’Occ, de Toulouse Métropole et de son Agence d’attractivité ainsi que de la CCI Toulouse Haute-Garonne. Après deux années de pandémie, le président de l’institution consulaire, Patrick Piedrafita, estime, lui, que grâce à la mise en place par l’État et les collectivités locales des différents dispositifs d’accompagnement, « la filière sort de la crise solide ». Mais « on ne peut pas ignorer, s’empresse-t-il d’ajouter, la guerre en Ukraine, et ses incidences sur le coût de l’énergie, ni les tensions sur Taïwan, et sur ce point nous devons être très vigilants compte tenu de notre dépendance à son égard s’agissant des composants électroniques. »

Digitalisation, reprise et décarbonation

La filière, qui emploie en Occitanie 100 000 personnes, fait ainsi face, selon le président de la CCI, également président d’Airbus Operations, à trois défis. Le premier, « la digitalisation, même si la crise a servi d’accélérateur. L’autre défi, majeur celui-ci, est la reprise du secteur, la filière prévoyant de retrouver ses niveaux d’activité d’avant-crise dès 2023 pour les courts courriers ». Cette forte croissance induit plusieurs challenges, précise Patrick Piedrafita : « celui des compétences et des approvisionnements » notamment. Le troisième défi est la décarbonation.

« Elle passe en premier lieu par un renouvellement de la flotte. Sur le globe, seuls 10 à 15 % des avions sont des appareils neufs. Ce renouvellement amènerait 25 % d’économie de fioul et d’empreinte carbone, affirme-t-il. Pour autant nous continuons à avancer sur les technologies de rupture, que sont l’avion tout électrique pour les petits appareils, l’avion à hydrogène pour les moyens courriers, et enfin les SAF (carburants d’aviation durables), les nouveaux fiouls. Ils sont une des solutions majeures pour parvenir à la décarbonation de l’ensemble du secteur. »

FILIÈRES D’AVENIR

Agnès Plagneux-Bertrand, vice-présidente de Toulouse Métropole, confirme le soutien de la collectivité à la filière à travers sa compétence d’aménagement. Face aux nombreux enjeux auxquels elle est confrontée, l’élue, chargée de l’aéronautique et du spatial à la Métropole, « appelle tous les acteurs à se mettre autour de la table aussi souvent qu’il sera nécessaire pour voir comment on peut ensemble préparer cet avenir, en allant éventuellement ensemble chercher ailleurs des financements. Car cette convention Aeromart est aussi une manière d’adresser un message à tous ceux qui, dans le monde, considèrent que l’aéronautique est finie et qu’il faut passer à autre chose. Nous sommes totalement convaincus, au contraire, que cette filière a un avenir brillant. »


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Le vice-président de la Région, en charge de l’économie, l’emploi, l’innovation et la réindustrialisation, Jalil Benabdillah, rappelle lui aussi le soutien que la collectivité apporte au tissu de PME-PMI qui composent la filière dont beaucoup seront présentes lors de la convention d’affaires. 90 M€ ont ainsi été distribués par la Région aux acteurs de la filière depuis le début de la crise sanitaire pour l’aider à passer le cap.

« Cette sortie de crise met l’accent sur la nécessaire transformation du secteur. Le Conseil régional a ainsi voté un plan important de 100 M€ en faveur de l’avion vert, rappelle-t-il, dont 35 M€ pour le techno-campus dédié à l’hydrogène à Francazal, le plus grand d’Europe, avec plus de 300 ingénieurs et chercheurs réunis. C’est conséquent, il s’agit de ne pas passer à côté de ce changement majeur et de ce positionnement stratégique pour la Région et la ville de Toulouse. »