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Aéronautique : vers la transition phonique

Aéronautique. Projets de recherche pour réduire les nuisances sonores des avions.

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Aéronautique : vers la transition phonique
(Crédit : Pixabay)

Afin d’accompagner le secteur aéronautique dans sa transition phonique, l’Isae-Supaero, en partenariat avec l’Onera, conduit des travaux de recherche sur la réduction du bruit des réacteurs d’avions, véritable fléau. En effet, 6,5 M€ d’amendes ont été infligés aux compagnies aériennes par l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa) – autorité indépendante en charge de contrôler l’ensemble des dispositifs de lutte contre les nuisances engendrées par le transport aérien et le secteur aéroportuaire en 2021– , sur le territoire national. De fait, à l’aide de formules mathématiques complexes, les chercheurs modélisent la propagation du son au sein des réacteurs des aéronefs, et plus particulièrement au travers des matériaux absorbants qui en tapissent la nacelle.

Un projet réussi

Pour cela, ils ont d’abord réussi à détecter la bande de fréquences sur laquelle se situe le bruit à réduire ; puis à l’aide de liners microperforés ou bien de matériaux poreux tapissant les parois d’entrée de la nacelle du réacteur, ils sont parvenus à diminuer drastiquement le bruit à l’extérieur de l’appareil. À l’initiale, Denis Matignon, enseignant-chercheur en mathématiques appliquées à l’Isae-Supaero et flûtiste baroque, s’est rapproché d’Estelle Piot, chercheuse à l’Onera, laquelle utilisait la dérivée fractionnaire qu’il avait lui-même développé lors de sa thèse, pour non pas créer des sons de synthèse mais atténuer des bruits.


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Ensemble, ils décident ainsi de monter un projet de thèse visant à concevoir une modélisation capable de représenter les liners microperforés utilisés pour réduire le bruit des réacteurs d’avion. Ce projet s’est avéré une véritable réussite puisque cette modélisation est en phase d’appropriation par l’avionneur Airbus. À la suite de ce premier projet de recherche, l’Isae-Supaero et l’Onera, poursuivent leur collaboration à travers des thèses de doctorat visant, cette fois-ci, à modéliser la réduction du bruit des nacelles d’avion via l’utilisation de matériaux poreux. Cette phase de thèse, qui devrait prendre fin en décembre, a pour ambition d’accompagner les constructeurs et compagnies aériennes dans leur tournant vers l’écologie sonore.