Aviation décarbonée : Aura Aero et Airbus Protect joignent leur force
Aéronautique. En signant un accord de coopération avec Airbus Protect, le constructeur toulousain s’offre un allié de poids dans sa quête de certification de l’ERA, son avion de transport régional hybride-électrique. Les deux acteurs partageront leur expertise respective et collaboreront sur les aspects sécurité, cybersécurité et durabilité du programme ERA et de ses moyens de production.
Les bonnes nouvelles s’enchaînent pour Aura Aero. Après avoir annoncé en février dernier bénéficier d’un soutien financier de l’État de 13,2 M€ dans le cadre du programme France 2030 et franchi la barre des 8 Mds$ de commandes pour son avion électrique hybride ERA (Electric Regional Aircraft), le constructeur toulousain vient de signer un accord de coopération avec Airbus Protect.
Dans un communiqué daté du 28 mai 2024, la jeune pousse créée en 2018 indique que ce partenariat vise « à soutenir un processus de certification et un planning de production harmonieux et sécurisés » pour son avion de transport régional hybride-électrique. C’est également l’occasion pour la filiale d’Airbus - spécialisée dans la gestion des risques dans les domaines de la cybersécurité, la sécurité et le développement durable - d’étendre son expertise dans les nouvelles technologies telles que la propulsion hybride et les systèmes tout-électriques, ainsi que « dans le cadre réglementaire de l’aviation générale (CS-23) ».
Un avion qui répond aux défis environnementaux du XXIe siècle
Pour son PDG Thierry Racaud, cet accord « démontre la capacité d’Airbus Protect à aider des entreprises dans l’industrie aéronautique à gérer les risques à tous les niveaux, pas seulement dans les défis en matière de sécurité et cybersécurité mais aussi sur les aspects durabilité et en contribuant à la décarbonation du secteur aérien ». De son côté, Jérémy Caussade, le PDG et co-fondateur d’Aura Aero, a redit sa fierté de travailler avec le leader mondial de l’aviation civile : « Cette nouvelle coopération est non seulement une vraie marque de confiance dans le travail de nos équipes mais également bien sûr un gage de réussite supplémentaire pour le programme ERA, grâce auquel nous allons décarboner l’aviation régionale d’ici 2030. »
Avec son aéronef écoresponsable, capable de transporter 19 passagers ou 1,9 tonne de fret, et de couvrir jusqu’à 1 600 km et d’atterrir sur les plus grands aéroports internationaux comme sur des pistes courtes et non préparées, le Toulousain se positionne en effet comme un des fers de lance de l’aviation bas carbone. Concentré d’innovations avioniques, aérodynamiques et propulsives, l’ERA permet aujourd’hui de réduire jusqu’à 80 % les émissions de CO2 comparé aux avions thermiques dans la même catégorie, tout en diminuant drastiquement les coûts d’opérations directs (environ 50 %), rendant la connectivité régionale viable à nouveau.
Des performances qui ont convaincu de nombreux acteurs du secteur, puisque près de 500 exemplaires ont d’ores et déjà été pré-commandés, dont 19 par la compagnie aérienne américaine Alpine Air ou encore huit par Elit’Avia, le fournisseur mondial de solutions pour l’aviation privée. Pour répondre à cette hausse de la demande et assurer la production de ses ERA, Aura Aero avait d’ailleurs annoncé en mars dernier la construction d’une nouvelle usine d’assemblage sur le site de Francazal. Un projet ambitieux dans lequel la start-up a investi plus de 100 M€, avec le soutien de Toulouse Métropole et de la Région Occitanie.