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Best of 2025 : retour sur les temps forts du mois d’août

Bilan. Au moment de basculer dans une nouvelle année, la Gazette du Midi fait un arrêt sur image et passe en mode rétrospective du 22 décembre au 2 janvier. L’occasion de faire un focus sur les actualités marquantes de ces douze derniers mois, avec une sélection nécessairement subjective, mais on l’espère représentative du tissu économique local. Avec pour chaque mois, un coup de projecteur mis sur une entreprise de la région, une start-up innovante et enfin, une actualité forte côté collectivités.

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En cette fin d’année 2025, les places, les rues et les monuments de Toulouse se sont parés de leurs plus beaux habits de lumière. (©Gazette du Midi)

L’entreprise du mois : Tekever

Le leader européen des drones Tekever pose ses valises à Cahors dans le Lot. C’est ce qu’a annoncé l’entreprise en juillet dernier : un nouveau projet d’implantation avec à clé la création d’une centaine d’emplois d’ici cinq ans. Après Londres où il a l’ambition d’investir 400 M£, le géant portugais spécialisé dans les systèmes autonomes à usages civils ou militaires pilotés par l’intelligence artificielle, a jeté son dévolu sur l’agglomération cadurcienne pour investir 100 M€, a fait savoir son président Ricardo Mendes lors du sommet Choose France en mai dernier.

L’installation de Tekever à Cahors a été accompagnée par la Région Occitanie via l’agence régionale de développement économique Ad’Occ, et par la communauté d’agglomération Grand Cahors. (©Tekever - Louis Nespoulous)

Alors que l’usage des drones pour des applications de défense et de sécurité est de plus en plus plébiscité à l’international, la société aux 95 M$de chiffre d’affaires, veut accroître ses capacités de production, d’intégration, de test et de développement. À une heure de Toulouse, le parc d’activités de Cahors Sud offre une situation idéale, à proximité de l’écosystème aéronautique régional et ses acteurs de premier plan, et avec un accès à l’aérodrome de Cahors-Lalbenque pour réaliser les tests.

Cette annonce conforte ainsi son implantation plus large dans le Sud-Ouest, après l’installation de son siège social français à Toulouse en 2024. L’agence régionale de développement économique Ad’Occ et la communauté d’agglomération Grand Cahors ont d’ailleurs accompagné le droniste dans sa récente démarche. « Ce site est une étape importante pour affirmer notre ancrage dans le tissu régional, dans lequel nous voyons un fort potentiel pour nouer des partenariats efficaces et durables », confirme Nadia Maaref, directrice France de Tekever.

Le 25 septembre dernier, un conseil communautaire de l’agglomération a validé le déclassement du site, désormais ex-parc des expositions du Grand Cahors, afin de le sortir du domaine public. Ce même conseil a validé la signature avec Tekever d’un bail de 300 K€ par an pour les 19 prochaines années, avec la possibilité de vente autour de 3,6 M€. Le droniste prévoit d’adapter les 4 500 m2 de bâtiments existant pour y installer sa chaîne de production, avec une mise en service en cette fin 2025, et les premiers vols de drone à l’été 2026.

La start-up du mois : Zelin

Le transport maritime émettrait entre 600 et 1 100 millions de tonnes de CO2 par an, selon le sixième rapport du GIEC, ce qui représente 3 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Un taux qui pourrait grimper à 17 % d’ici 2050, alertent les experts. Alors, comment changer de cap ? Une question sur laquelle s’est penché la start-up toulousaine Zelin.

Zelin a été par Julien Senter et Julien Vitet. (©Zelin)

Installée dans le quartier de Basso-Combo et forte aujourd’hui de 15 salariés, l’entreprise fondée en 2018 par Julien Senter, docteur en mécanique des fluides et Julien Vitet, ingénieur, a mis au point la plateforme d’ingénierie en ligne « Green Sea Routing » dédiée à la navigation maritime.

En associant les données météorologiques (vent, marées, courants) aux données techniques (charge utile, configuration des voiles, etc.) disponibles sur Internet ou captées directement par les bateaux en mer, l’entreprise propose aux transporteurs des trajets plus rapides et moins polluants. « Un Waze des Mers », en somme.

« Notre système se distingue des autres outils existants, car nous enregistrons un plus grand volume de données, ce qui nous permet de fournir une analyse mathématique plus approfondie », précise Julien Senter qui promet « jusqu’à 30 % d’économies de carburant, une baisse de près de 20 % des émissions de CO₂ et un gain de temps important pour le reporting du trajet par les équipes ».

En parallèle, la start-up toulousaine travaille sur la simulation numérique assistée par intelligence artificielle, accessible via sa plateforme sur laquelle elle optimise le développement de ses produits, outils et innovations. « Cet outil s’adresse aux secteurs du transport, de l’industrie, mais aussi de l’aérospatial et de l’énergie. Nous travaillons d’ores et déjà avec Airbus, EDF, Safran, et des start-up comme le Bordelais HynAero, constructeur de bombardiers d’eau », détaille son co-fondateur. Zélin a également reçu un prêt de 30 K€ à taux zéro de la part du géant TotalEnergie en août dernier.

Innovant, le toulousain fait partie depuis juillet des cinq start-up sélectionnées dans le cadre de l’appel à projets Soutien à la décarbonation de la filière maritime, financée par le groupe CMA CGM aux 55,5 Md$ de CA en 2024. Sur une enveloppe totale de 7,5 M€, « nous allons bénéficier d’un soutien financier de 3 M€ » , précise Julien Senter, qui annonce aussi de nouveaux recrutements dès la rentrée de septembre. L’entreprise envisage aussi la conception d’un avion vert, et vise un chiffre d’affaires de 3 M€ d’ici à 2030.

L’action de la collectivité : le centre de tri de Bessières

Le plus grand centre de tri de France a été inauguré en août dernier à Bessières, en Haute-Garonne, après un an et demi de travaux et quelques mois de mise en route. Sur une surface de 13 500 m2, ce nouveau complexe ultramoderne doit pouvoir trier et valoriser à terme les déchets d’un peu plus d’un million d’habitants de l’agglomération toulousaine, et jusqu’à 67 000 tonnes de déchets par an.

Le nouveau centre de tri comprend un bâtiment industriel de 11 900 m2 et un bâtiment administratif de 1300m2. Il a nécessité un an et demi de travaux. (©Decoset)

Dénommé Valcopia, ce nouveau centre représente un investissement de près de 53 M€, dont 50 M€ ont été financés par Decoset [1], 1,25 M€ par Citeo [2], 1,1 M€ par l’Agence française de la transition écologique (Ademe), auxquels s’ajoutent 842 K€ de financements européens. Il comprend un bâtiment industriel de 11 900 m2 et un bâtiment administratif de 1 300 m2, abritant bureaux, locaux sociaux ainsi qu’un espace pédagogique de 300 m2.

Exploité par Paprec, acteur majeur du recyclage en Europe aux 2,2 Mds€ de CA en 2022, le complexe est doté de 21 trieurs optiques et 14 équipements de tri mécaniques, une machinerie gérée par 72 salariés. L’ensemble, boosté à l’intelligence artificielle, permet de trier 13 matières recyclables différentes (quatre types de plastiques, trois types de papier, deux types de carton, acier, deux types d’aluminium, briques alimentaires).

Depuis 2023, le geste de tri est devenu plus simple pour les habitants du territoire de Décoset : tous les papiers et les emballages ménagers sont à déposer dans le bac de tri (bac bleu ou bac jaune). À ce titre, chaque habitant a trié en moyenne 45 kg d’emballages et papiers en 2024. Le gestionnaire des déchetteries du territoire s’est donné l’ambition de réduire de 9 % les déchets ménagers et assimilés d’ici à 2030. Pour y parvenir, le syndicat mixte souhaite multiplier les actions de sensibilisation autour de leur gestion. C’est dans ce cadre que le centre de Bessières a également ouvert un nouveau parcours de visite en octobre 2025, destiné au grand public et aux scolaires.

[1Créé en 1993, Decoset comprend huit établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) adhérents : Toulouse Métropole, le Sicoval et six communautés de communes du nord du département de la Haute-Garonne. Il gère dans le cadre de marchés publics ou de délégations de service public les installations de tri et valorisation ainsi qu’un réseau de centres de transfert et de déchetteries. Il couvre un territoire de plus de 150 communes pour près d’un million d’habitants.

[2Citeo est une entreprise à mission créée par les entreprises du secteur de la grande consommation et de la distribution pour réduire l’impact environnemental de leurs emballages et papiers, en leur proposant des solutions de réduction, de réemploi, de tri et de recyclage.