Biens anciens loués : Allora brise les codes
Immobilier. Le spécialiste toulousain du marché immobilier secondaire, Allora, casse les codes de la revente de logements anciens loués. Il poursuit son développement, avec une croissance à deux chiffres, sur un marché qui a le vent en poupe.
L’investissement locatif représente approximativement 30 % des transactions dans l’ancien. Pourtant, comme le pointe Pascal Berthomieu, directeur général d’Allora : « La revente d’un bien loué est vécue par un investisseur comme un sacerdoce. On estime souvent à tort la perte à 20 % ou 30 % sur la revente de ce genre de biens. Le propriétaire qui veut céder son bien est aussi confronté à toutes sortes de difficultés comme la présence d’un locataire dans son logement. Nous considérons cela comme un avantage et préconisons d’éviter de faire partir le locataire, et ainsi avoir l’assurance de percevoir un revenu locatif. C’est du gagnant-gagnant pour le propriétaire investisseur et le locataire. Sur le marché secondaire, les biens ont entre 10 et 15 ans d’ancienneté et peuvent largement avoir une deuxième vie. Généralement, ils bénéficient de bons diagnostics de performance énergétique et tous les paramètres de l’opération sont connus, ce qui est un atout ».
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Pascal Berthomieu, ancien expert patrimonial, a rejoint Sylvie Zanin, issue de l’administration de biens et à l’initiative de ce projet entrepreneurial né il y a cinq ans sur la place toulousaine. « J’ai souvent constaté que les solutions manquaient pour accompagner les propriétaires de logements issus de dispositifs fiscaux dans la revente et la valorisation de leurs biens, y compris lorsqu’ils sont loués. Souvent les agences immobilières locales expliquent que pour éviter une moins-value, il faut résilier le bail du locataire. Au bout de 20 ans dans le secteur de l’immobilier, j’ai souhaité contrecarrer cette idée, en imposant le locataire comme un élément de valorisation et pas comme un élément bloquant de la vente et ainsi révolutionner l’offre de la revente dans une démarche innovante. Notre objectif est de comprendre le cheminement initial de l’investisseur et trouver la meilleure solution pour valoriser son bien en s’appuyant sur notre connaissance fine du marché. Nous avons également agrégé des compétences au sein de notre équipe afin de proposer une offre personnalisée. Nous réalisons un audit grâce à une base de données et préconisons des solutions clé en main, telles que conserver le logement, le transformer en location meublée ou le vendre », souligne-t-elle.
10 M€ EN VOLUME D’AFFAIRES
Le marché français semble aujourd’hui être porteur sur les biens locatifs. En effet, les investissements sont allés bon train dans les années 2010 – environ 100 000 biens vendus par an –, notamment encouragés par le dispositif Scellier qui a remplacé progressivement les régimes Robien et Borloo, lesquels ont cessé de s’appliquer à la fin de 2009. « Les propriétaires ont purgé le dispositif fiscal. Dès lors, la question est de savoir quoi faire du bien et nous les accompagnons dans ce sens ». L’essentiel des audits concerne des logements de type T1, T2 et T2bis. Proposer un bien sur un marché d’investisseur à un niveau national, en valorisant le rendement, c’est l’ADN d’Allora, qui « n’a pas encore identifié de concurrents dans l’Hexagone ». Allora a tissé un réseau avec près de 1200 conseillers en gestion de patrimoine indépendants sur l’ensemble du territoire national. Cette année, l’agence a effectué entre 600 et 700 expertises dans l’Hexagone. En 2021, elle a dépassé la barre des 10 M€ de volumes d’affaires, avec 250 mandats signés et près de 1000 audits effectués.
Nous souhaitons finaliser notre offre avec l’acquisition d’autres outils, notamment des ERP, en vue d’optimiser notre accompagnement
Elle table sur 13 M€ de volumes d’affaires l’an prochain. Avec une augmentation chaque année de 30% du chiffre d’affaires depuis 2019, et forte pour l’heure de sept collaborateurs, l’agence ambitionne de tripler ses effectifs dans les cinq prochaines années, avec déjà deux ou trois recrutements prévus en 2023. Les cofondateurs souhaitent toutefois « rester à taille humaine et avoir une croissance maîtrisée ». La crise d’ailleurs n’a pas été un frein à l’activité, « puisque tout notre processus est dématérialisé. Nous opérons à partir de Toulouse et ce dans toute la France. Ce sont les experts techniques qui effectuent localement une analyse du bien et confortent notre approche. » L’innovation est, en effet, un levier de développement. « Nous souhaitons finaliser notre offre avec l’acquisition d’autres outils, notamment des ERP, en vue d’optimiser notre accompagnement et d’apporter une meilleure solution aux clients, d’autant que les demandes de la part des conseillers de gestion de patrimoine affluent », conclut Sylvie Zanin.