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Capteurs connectés : Kinvent séduit les kinés

Santé. La start-up héraultaise vient de lancer une nouvelle application et poursuit ses ambitions dans le secteur de la rééducation.

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Capteurs connectés : Kinvent séduit les kinés
Les gammes de produits de Kinvent. (Crédit : Kinvent)

Mêler technologie, kinésithérapie et rééducation, telle est l’ambition de la medtech montpelliéraine, qui depuis sa création en 2017, aide les professionnels de la rééducation et du sport à évaluer les progrès des patients à travers des capteurs connectés et une application. Des solutions qui séduisent déjà sur le marché plus de 2000 thérapeutes dans le monde, 7500 patients chaque mois, soit 700 000 patients déjà évalués. Kinvent, qui poursuit sans cesse sa R&D et a réalisé un deuxième tour de table de 6 M€ en 2021, vient de lancer sa nouvelle application, Kinvent physio. Elle propose trois nouveaux services, MyKinvent, Kinvent Connect et K-apture, laquelle a nécessité 2 M€ d’investissement et un an et demi de développement.

PARTAGE DE DONNÉES : UNE NÉCESSITÉ

Les nouveaux capteurs connectés à l’application permettent ainsi de mesurer instantanément la force, l’équilibre et l’amplitude des mouvements des patients en délivrant un biofeedback en temps réel. En effet, suite à des demandes émanant du marché depuis cinq ans, la start-up a décidé de passer à la vitesse supérieure au niveau technologique, concernant la connectivité, le machine learning, l’ergonomie d’utilisation, le partage des données et le profil des clients, ce qui permet d’améliorer en tout point le parcours santé des patients. « Cette écoute du marché nous a fait comprendre qu’il ne fallait pas simplement faire une mise à jour du produit mais concevoir une nouvelle application. MyKinvent physio, est destinée aux kinésithérapeutes, qui représentent notre marché prioritaire. Pour l’heure, 10 000 d’entre eux utilisent l’application, mais l’objectif est de convaincre 2000 à 4000 professionnels de plus par an en France et 4000 par an à l’international, l’Hexagone représentant 30% de notre activité », souligne le fondateur Athanase Kollias.


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Cette solution a été imaginée « comme un réseau social, entre professionnels de santé et patients. Elle permet un échange de données de manière sécurisée », assure-t-il. De nouvelles technologies ont été intégrées avec le service Kinvent Connect, qui permet à tous les professionnels de santé d’avoir accès aux données, « car il est primordial que les professionnels puissent les partager d’une manière fluide. De cette façon, les thérapeutes peuvent directement extraire les données collectées lors des séances avec les patients, et réaliser des bilans rapides et précis ». Enfin, K-apture permet de capturer instantanément le mouvement par la vidéo synchronisée, grâce à la troisième génération de capteurs connectés développés par le Montpelliérain et exploités depuis septembre. « Nous avons planché sur la connectivité, l’ergonomie, l’autonomie des batteries et l’économie de matériaux, et l’intégration dans l’application. » À ce titre, la start-up a largement poussé les murs de son usine au printemps dernier passant de 300 m2 à 10 000 m2. Sa nouvelle solution a permis de créer une dizaine d’emplois supplémentaires.

TROISIÈME LEVÉE DE FONDS ET AUTRES APPLICATIONS

Avec toujours l’innovation en ligne de mire, l’entreprise planche, dès à présent, sur la création de deux nouveaux capteurs, « l’un qui permettra d’évaluer la contraction d’un muscle » avec une sortie prévue en mai et le deuxième centré sur la performance, prévu en fin d’année 2023. L’entreprise projette, de fait, de produire d’autres solutions tels que Kinvent Fitness et Kinvent Perform pour les sportifs de haut niveau. Un projet de création d’une application spécifique pour les problèmes liés aux postures de travail est également dans les cartons. En attendant, la medtech, qui a réalisé plus de 2 M€ de CA en 2021, espère tripler sa croissance tous les ans.

Elle ambitionne de réaliser, dans les prochains mois, une nouvelle levée de fonds notamment auprès d’investisseurs américains à hauteur de 15 M€, en vue de renforcer sa présence en outre-Atlantique. Une priorité dans sa feuille de route, bien qu’elle soit également présenteen Grèce et en Espagne. Elle compte, en parallèle, adresser le marché asiatique dès 2024. « Nous avons déjà des partenaires importants comme des hôpitaux ou des équipes de base-ball et football américains », précise le dirigeant, lauréat du prix de l’entrepreneur dans la catégorie « Start-up de l’année 2022 » de la 30e édition du prix de l’entrepreneur en Occitanie décerné par le cabinet EY.