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Cfermier : comment Dominique Maurin a trouvé la bonne idée

Commerce. Après un virage professionnel, Dominique Maurin, à la tête de l’entreprise aveyronnaise, œuvre pour le bien manger en mettant en valeur des producteurs locaux.

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Photographie de Lise Monteillet avec un canard dans les bras
Lise Monteillet, de La Ferme Vachement Fruitée. (Crédit : Cfermier)

Non, Dominique Maurin ne surfe pas sur la vague du circuit court ou de l’alimentation durable. Il a longuement réfléchi et mûri son projet avant de lancer son entreprise. Aveyronnais de cœur et de sang, Dominique Maurin, chef de projet informatique dans la sous-traitance aéronautique s’approchait de la fin de carrière. À 56 ans, il fait le choix d’une rupture conventionnelle. « Je voulais créer un projet porteur de sens. J’avais très envie depuis longtemps de mettre en valeur les producteurs et les produits aveyronnais. J’ai d’abord eu l’idée d’ouvrir un magasin physique à Toulouse. Mais, sans apport et face au prix de l’immobilier, j’ai renoncé. »

Au fil des rencontres et de conseils avisés, Dominique Maurin se laisse tenter par l’idée d’une boutique en ligne. « L’idée a fait son chemin, l’e-commerce réduisait considérablement les risques financiers. Je n’y connaissais pas grand-chose dans la construction de site alors j’ai voulu me former pour être autonome. » Ce dernier a fait appel à un développeur freelance pour l’aider. « C’est le début de l’aventure, j’ai tout construit de A à Z. J’ai effectué un énorme travail sur les couleurs et je me disais que c’est en essayant qu’on avance. » L’entrepreneur a voulu créer ses propres illustrations, il a fait des recherches d’images, il a découpé, a collé, a assemblé et a fait appel à un graphiste pour les numériser.

« ON N’IMAGINE PAS CE QUI SE CACHE DERRIÈRE UN SITE »

Entre développements techniques, recherche de partenaires et de producteurs, Cfermier a nécessité trois ans de travail. Dominique Maurin a entrepris un véritable travail de fond et de fourmi : « j’ai sélectionné les producteurs et suis allé les rencontrer. Cahier à la main, j’ai pris des notes, j’ai posé des questions comme un journaliste », s’amuse -t-il. Le créateur a suivi un stage d’écriture pour apprendre à être concis. Il s’est équipé d’une box pour prendre les photos des produits, détaillé chaque fiche produit et ouvert un blog.


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« Je peux dire que je connais tous les produits que je propose sur mon site. » Cfermier compte aujourd’hui 120 références. Dominique Maurin a investi 11K€. « J’ai acheté les produits, j’ai estimé la quantité nécessaire pour avoir un stock suffisant. » Le fondateur a ensuite fait appel à une entreprise de logistique pour assurer les commandes et récupérer les produits chez les fournisseurs. « J’étais très exigeant sur le transport, il me fallait de sérieuses garanties. J’ai choisi Burlat à Onet-le-Château qui respecte les conditions de stockage dans des entrepôts secs et bien aérés. »

LA VENTE : UNE ÉTAPE QUI COMPTE

Dominique Maurina suivi un stage de cinq jours à la CCI destiné aux créateurs d’entreprise. « Je me suis posé la question de savoir combien de colis je devais vendre par mois pour être à l’équilibre : 80 colis par mois avec un panier moyen de 80€. » Il table sur un chiffre d’affaires de 50 K€. Dominique Maurin affiche clairement son soutien aux producteurs régionaux et aux modes de production respectueux de l’environnement, il va se lancer prochainement sur le marché du frais. Il espère que son projet va donner des idées à des créateurs dans d’autres régions de France. Avec beaucoup de simplicité et d’humilité, il vous dira : « j’ai réussi à mener à bien mon projet parce que je suis curieux, tout simplement. Je m’intéresse à tout, je ne suis spécialiste de rien ! », conclut-il.